Mémoire : comment faire travailler ses neurones ?

Entrainer sa mémoire demande de la volonté. Mais en la travaillant chaque jour de diverses manières, elle peut être maintenue, et cela à tout âge. Elle ne se travaille pas uniquement lorsque l’on vieillit. Durant la vie active, cela se fait naturellement ; mais dès la retraite, il faut continuer cet exercice cognitif pour entretenir ses capacités. C’est pourquoi la prévention est essentielle, avant même la perte de mémoire, qui n’est d’ailleurs pas inéluctable. "On vieillit parce qu’on ne s’entretient pas, l’âge ne joue pas tant. Avec du travail on peut parfaitement se porter, même âgé", explique Isabelle Gosset, présidente de l'association Où sont mes clefs ?. 

 

Malheureusement, que l'on soit directement concerné par des troubles de la mémoire ou ceux d'un proche, de nombreuses personnes, comme Isabelle Gosset, se plaignent du manque d’accompagnement et de l’arrivée trop tardive des aides. C’est la raison pour laquelle des associations comme Mnémo Seniors et Où sont mes clefs ? voient le jour. Elles ont pour volonté d’informer et de guider les adhérents, en les accompagnant en prévention mais aussi après un diagnostic. Reste la difficulté de l’acceptation : "beaucoup se refusent à être accompagnés", raconte Isabelle Gosset. 

 

 

Des exercices pour travailler ses neurones

 

L'entraînement de la mémoire passe par différentes activités reconnues pour conserver une réserve cognitive, voire prévenir les risques inhérents à l’âge. "Tout comme l’activité physique, la stimulation des fonctions cognitives et mémorielles apporte un réel bienfait", informe Serge Poilpré, trésorier de l'association Mnémo Seniors. 

 

Autre pratique : le langage. Les exercices liés aux mots, comme les anagrammes ou devinettes peuvent s’avérer très utiles. La musique est également un bon entraînement. Celle-ci participe au développement des connexions cérébrales grâce à la mémorisation des partitions, paroles ou encore notes musicales. "L'art thérapie développe également les cinq sens ainsi que des facultés comme le jugement ou la logique", ajoute Isabelle Gosset. En effet, l’art thérapie fait fonctionner la logique et le jugement, tout en développant la culture. "On emmène parfois les adhérents au musée, pour qu’ils découvrent et retiennent des œuvres", ajoute-t-elle. 

 

Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’accompagnement des personnes ayant des troubles de la mémoire peut aussi se faire par le biais de l’alimentation. Par exemple, voir un nutritionniste peut aider à gagner cinq à dix ans de perte d’autonomie. 

 

 

Contre la perte de mémoire, le lien social

 

Bon nombre de personnes qui perdent la mémoire finissent par oublier des événements passés. La discussion et l’échange permettent de se remémorer, de resituer des visages et des souvenirs. "La communication est très importante. Il faut ouvrir la conversation, rencontrer du monde et ne pas s’isoler", confie Isabelle Gosset. En effet, il arrive souvent que ceux qui perdent la mémoire se renferment sur eux-mêmes, pour ne pas montrer qu’ils diminuent. C’est pourquoi améliorer la confiance en soi des personnes atteintes de troubles est essentiel, tant par des activités que de l’échange et de l’écoute. 

 

Quelques conseils : au moindre signe de faiblesse mémorielle, il est nécessaire de rapidement s’orienter vers un professionnel de santé afin d’en comprendre la source et d'éviter que cela s’aggrave. Les associations, comme celles où travaillent Serge Poilpré et Isabelle Gosset, sont ouvertes à tous.