Cinq ans après le début des travaux, le métro B arrive à Saint-Genis-Laval ! Le 20 octobre dernier a marqué le début de sa mise en service, après un mois de test à blanc. Deux kilomètres et demi de prolongement et deux nouvelles stations : Oullins-Centre, et Saint-Genis-Laval Hôpital Lyon Sud. La commune saint-genoise profite de cette extension du métro B pour créer autour du terminus un nouveau quartier, comprenant 1 350 logements, des bâtiments tertiaires et 55 hectares d’espaces verts. Les entreprises aussi se positionnent pour s’implanter autour des nouvelles stations. Un mode de transport fort comme le métro crée un appel d’air économique : mais pour quelles conséquences concrètes à Saint-Genis-Laval ?
L’arrivée du métro B coïncide avec une nouvelle dynamique pour Saint-Genis-Laval. 25 000 à 28 000 voyageurs doivent transiter chaque jour par le nouveau terminus présent sur la commune. Une nouvelle dynamique qui amène son lot de projet d’urbanisation, comme la sortie de terre d’un tout nouveau quartier : le quartier du Vallon. L’objectif de la ville : 3 000 habitants supplémentaires… Une perspective qui ne plaît pas à Michel, 78 ans, habitant de Saint-Genis-Laval depuis 1976 : « Je trouve ça dramatique. L’intérêt du métro ce n’est pas d’accroître la population de la ville. Il faut conserver notre qualité de vie : la ville à la campagne, des troupeaux de vaches à quelques kilomètres. Il faut le conserver ». Même crainte pour Sylvie, 55 ans : « on est un petit village tranquille, qui ne le sera plus vraiment avec le passage des voitures qui vont se succéder pour accéder au métro. Tout va traverser Saint-Genis… ». Une crainte presque unanime.
3 000 habitants supplémentaires… c’est aussi 3 000 futurs clients potentiels ? Pas forcément. Stéphanie est coiffeuse à Saint-Genis-Laval : « L’arrivée du métro ne rime pas forcément avec plus de clients. Au contraire, ça peut les faire partir plus vite. Si Lyon est accessible, ils partiront d’autant plus facilement ». Propos plus tempérés pour Christophe, boulanger : « Ça fait 20 ans que nous sommes là, c’est vrai qu’on a vu de l’évolution, beaucoup de choses ont changé. C’est plus le petit village qu’on a connu, mais ça c’est propre à tous les villages qui sont amenés à être happés par les métropoles ». Un appel d’air économique, mais pas forcément pour les commerçants de proximité.
Pas question pour autant que Saint-Genis-Laval devienne une ville-dortoir, ou un immense parking géant. Pour ce faire, la stratégie est simple : changer dans un premier temps la politique de stationnement : « Nous, ce qu’on veut faire, c’est protéger nos habitants, nos commerçants […]. À partir du 1er janvier 2024, nous mettons en place un stationnement réglementé, avec une gratuité de 45 minutes sur les zones courte durée, et de 1h30 sur les zones longue durée pour favoriser la rotation » d’après Marylène Millet, la maire de Saint-Genis-Laval. Les transports en communs comme le bus et leurs fréquences de passages seront également renforcés sur la commune et éviter l’usage systématique de la voiture pour rallier l’entrée du métro.
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