Ce sont désormais 219 aumôniers militaires et près d'un million de soldats avec leur famille dont le père Antoine de Romanet aura la charge. Nommé évêque aux armées le 28 juin dernier par le Pape François, l'ancien curé de la paroisse Notre Dame d'Auteuil sera ordonné le dimanche 10 septembre à Notre Dame de Paris, "en la fête de Saint Irénée, ce n'est pas rien", comme il se plaît à souligner. Il succède ainsi à Mgr Luc Ravel, envoyé pour sa part, à la tête du diocèse de Strasbourg.
A l'initiative de Jean Paul II en 1986, le diocèse aux armées a la particularité d'être transterritorial. Une expérience qui est familière avec Monseigneur de Romanet qui a vécu 17 ans dans divers pays. L'enjeu d'unification est donc de taille. "Il s'agit d'être un lien et un ferment de l'évangile au coeur de cette réalité plus que jamais décisive qu'est l'armée. Le coeur de la mission c'est de porter l'Evangile", insiste-t-il.
Pour lui, la charge est double puisqu'il lui faut articuler ses responsabilités au diocèse aux armées avec celles de l'aumonerie catholique des armées.
Il y côtoie les différentes aumôneries militaires de l'armée française. Une opportunité de vivre l'œcuménisme qu'il voit d'un très bon oeil: "Cette association des quatre cultes peut être l'occasion d'une diffusion heureuse de fraternité et d'amitié. Il s'agit de construire la paix. "
Monseigneur de Romanet souligne le lien fort qu'entretiennent les soldats de différentes confessions avec les aumôniers, ainsi que la sollicitation de l'évêque aux armées par les dirigeants au moment des grandes décisions. Il constate un rapport harmonieux, presque absent par ailleurs et qui devrait pourtant, selon lui, être suivi par le reste de la société française.
La réalité de la guerre reste dure, où qu'elle soit. Monseigneur de Romanet l'a expérimenté lors de sa première visite sur le terrain, qu'il a choisi de faire à Vincennes, durant une une Opération Sentinelle. "J'ai pris mesure des difficultés familiales dont la hiérarchie est consciente", raconte le futur évêque.
Une souffrance qui s'est illustrée de manière douloureuse le 25 août 2017, lorsqu'un jeune soldat s'est donné la mort avec son arme de service. "Nous [la présence spirituelle et catholique, ndlr] avons trouvé notre place dans une écoute et un appui dans cet événement qui touche le coeur."
L'évêque a-t-il son mot à dire concernant les questions ethiques soulevées par l'achat et l'utilisation de drônes au Mali?
Monseigneur de Romanet reste prudent: "Beaucoup de choses se font dans le dialogue. Ce sujet, je l'ai évoqué avec des responsables de haut niveau, notamment avec les personnes qui sont chargées de ces réflexions au ministère de la Défense. L'Eglise a effectivement à porter une lumière et des convictions au sein des discussions."
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