La pandémie rappelle que l’homme n’est pas tout puissant, qu’il doit enfin prendre en compte les dangers qui le menacent mais qu’il ignore depuis si longtemps. La crise est un révélateur de l'urgence. À ce monde effréné qui court sans trop savoir ou aller, Mgr Benoist de Sinety, vicaire général de l’archidiocèse de Paris et éditorialiste sur RCF, répond avec un livre : "La fraternité sinon rien", paru aux éditions Salvator.
Notre société s’agite depuis des années. N’importe qui peut faire entendre sa voix, partager son opinion, débattre, s’opposer avec une facilité que le monde n’avait jamais connu jusque là. Mais avons-nous appris à écouter ? "C’est un apprentissage dans le temps, répond Mgr Benoist de Sinety. La grande difficulté de nos vies c’est d’arriver à saisir le présent. Anticiper l’avenir nous savons le faire, regarder le passé aussi. Mais c’est ce présent qui nous échappe et qui en même temps est le plus crucial."
La pandémie a également amplifié le complotisme et une importante défiance à l’égard du pouvoir. L’Église n’en est pas épargnée. "Il faut regarder en face le discrédit de la parole d’une partie des représentants de l’Église. Les scandales peuvent légitimement fragiliser des fidèles dans leur lien à l’Église. Il faut que nous ayons à cœur de rétablir la vérité, l’authenticité", affirme Mgr Benoist de Sinety. "Que de gens soient troublés dans leur foi, je le comprends aisément mais c’est un appel à chacun de réfléchir à ce qui est le fondement de notre foi. Quand dans la tempête les vents soufflent en tout sens, il faut s’attacher au cap. Ce cap-là c'est le Christ", poursuit-il.
Le défi est d’autant plus grand pour l’Église qu’en France, "on se méfie beaucoup de la parole religieuse", selon Mgr de Sinety. "On ne peut pas souhaiter le meilleur pour son peuple et le priver de réfléchir à toute question de transcendance", estime-t-il. "Il y a un idéal qui passe par la prise en compte que l’homme est un animal religieux. Nous ne serons crédibles au yeux de ceux qui ne connaissent pas le Christ que si nos actes correspondent à nos paroles et si nos paroles correspondent à nos prières. Le temps est venu que les chrétiens, les baptisés se lèvent dans ce pays."
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