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Mgr Bonny n’est plus la personne de contact pour les victimes d’abus dans l’Église belge

Un article rédigé par Armelle Delmelle - 1RCF Belgique, le 25 juillet 2024 - Modifié le 20 septembre 2024

Mgr Bonny, l’évêque d’Anvers, avait été désigné comme personne de contact pour les personnes victimes d’abus à la suite des commissions d’enquêtes parlementaires sur le sujet. Il a aujourd’hui décidé d’abandonner cette fonction, suite au refus du pape de lui accorder un évêque auxiliaire pour l’épauler dans ses tâches. 

Mgr Johan Bonny, évêque d'Anvers Photo © Screenshot VRT Max via CathoBel.beMgr Johan Bonny, évêque d'Anvers Photo © Screenshot VRT Max via CathoBel.be

Souvenez-vous, après la diffusion de la série documentaire Godvergeten sur Canvas, des commissions d’enquête parlementaire avaient été créées à différents niveaux. À la suite de quoi, Mgr Bonny, évêque d’Anvers avait été désigné par la conférence épiscopale comme personne de contact pour les victimes.

Démissionner pour ne pas sombrer

Un mois après s’être vu refuser un évêque auxiliaire par le pape, Mgr Johan Bonny a donc démissionné de sa fonction de personne de contact pour les victimes. Dans une interview accordée au Het Nieuwsblad, il confie que les centaines de cas qu’il a traité lui pèse beaucoup. 

“Même mon médecin m'a dit : « Arrêtez, ça vous détruit ». J'étais prêt à démissionner de mon poste d'évêque d'Anvers pour me concentrer uniquement sur les abus. Mais maintenant, je coupe le cordon. J'abandonne un certain nombre de fonctions flamandes, sinon je vais sombrer,” dit-il à nos collègues flamands. 

Une tâche trop lourde et une aide refusée 

C’est une tâche émotionnellement lourde qui lui a été confiée par ses confrères et qui demande une énergie particulière. Cependant, Mgr Bonny a continué d’assumer ses tâches pastorales en plus de la gestion des dossiers des victimes, de l’écoute qu’il a tenté de leur apporter. 

En février, il avait donc demandé au pape de nommer un évêque auxiliaire et de réorganiser ses tâches. Ce n’était donc pas une démission, mais plutôt une demande d’aide pour pouvoir assurer l’entièreté de sa mission. Dans sa lettre au Pape François, il expliquait notamment vouloir “libérer davantage de place à court terme” pour mieux s’engager auprès des victimes. 

Il aura fallu quelques mois pour recevoir une réponse du Saint Père qui n’a pas été celle espérée. En effet, à la fin du mois de juin, la demande d’un évêque auxiliaire a été refusée. L’une des raisons évoquées serait l’inégalité du nombre d’évêques francophones et néerlandophones qui pourrait perturber l’équilibre de la conférence épiscopale, mais aussi qu’un prêtre ou un laïc peuvent tout aussi bien remplir ces fonctions. 

Pas de soutien en interne

Une troisième raison donnée est le manque de soutien des autres évêques dans cette demande. Pour l’évêque d’Anvers, cela se rapprocherait d’une réduction de ses fonctions interdiocésaines, c’est en tout cas ce qu’il écrit dans une lettre ouverte publiée au début du mois de juillet. 

Rik Devillé, le prête en charge du Groupe de travail pour les droits de l’homme dans l’Église, comprend la décision de l’évêque. “Je peux comprendre qu'il soit découragé. En fait, il devrait y avoir des équipes entières au sein de l'Église pour porter le dossier.
Je pense qu'il l'a pris à cœur, mais qu'il s'est senti utilisé parce que d'autres évêques lui passaient la patate chaude,” a-t-il déclaré au Het Niewsblad. 

Peter Haegeman, secrétaire général de la Conférence épiscopale, affirme qu’un successeur sera désigné dès la mi-septembre. Contacté par nos soins, il n’a pas souhaité ajouter de commentaires au nom de l’interdiocésain. 
 

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