Pour l'évêque d'Ajaccio, tout est allé très vite même si le contexte pouvait permettre d'envisager une montée des tensions entre communauté, en Corse. "On ne s’attendait pas à cet évènement qui a démarré comme un feu de paille même si le contexte de ces dernières semaines a fait comprendre qu’il y avait des tensions de plus en plus fortes entre la communauté musulmane et le reste de la population corse" explique Mgr de Germay.
Il ajoute avoir été "surpris par l’ampleur et surtout par la violence des propos, et puis le fait qu’une salle de prière musulmane ait été vandalisée. Ce qui est un peu spécifique à la Corse, c’est qu’ici il y a une volonté de se réapproprier les traditions corses qui sont anciennes, liées à cette identité corse, très liées à la foi catholique, et dans ce contexte, il y a de la tension, surtout depuis les attentats."
Pour l'évêque d'Ajaccio, il ne faut aucune doute que "tout cela est le fait d’une minorité, très influente sur les réseaux sociaux et qui voudrait laisser croire que la Corse est une terre chrétienne, et qu’il n’y a pas de place pour les gens qui ne pratiquent pas ou ne partagent pas la foi chrétienne".
"Le premier message que j’ai souhaité envoyer est un appel à la paix" confie Mgr de Germay. Ajoutant qu'"il faut apaiser les tensions et être capable de se parler. Après il faudra qu’il y ait une réflexion pour définir justement ce qu’est l’identité corse. La Corse a des racines chrétiennes, c’est évident, mais dans les valeurs chrétiennes, il y a l’accueil de l’autre et le respect de l’étranger."
La Corse, où une liste nationaliste s'est imposée récemment lors des dernières élections régionales, est victime depuis quelques jours d'une montée des violences contre la communauté musulmane.
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