L'ancien évêque du diocèse de Nanterre, Mgr Michel Aupetit, a été installé samedi dernier, en la cathédrale Notre-Dame de Paris, comme archevêque de Paris. Il succède à Mgr André Vingt-Trois, arrivé à l'âge de la retraite.
Cet évêque, médecin par ailleurs, prend la tête du plus gros diocèse de France. Un diocèse aux moyens importants. Mais pour Mgr Aupetit, les moyens ne sont pas l'essentiel. Le plus important, c'est la mission, à savoir "annoncer l'Evangile car on est convaincu qu'elle peut transcender le monde".
Quand en 2005, Mgr Vingt-Trois est devenu archevêque de Paris, la question que les journalistes ne cessaient de lui poser était la suivante : "Comment peut-on succéder à Mgr Lustiger ? » Question à laquelle il répondait : « je ne succède pas, je viens après." Mgr Michel Aupetit, quelques jours seulement après avoir pris sa charge d’archevêque, est "surtout dans un état de découverte".
"Même si je connais bien ce diocèse, car j’y ai été aumônier, curé, vicaire général, et évêque auxiliaire, il y a beaucoup de choses à découvrir. Il faut surtout entendre les gens, car quand on les entend, c’est le moyen de connaître ceux qui sont sur le terrain, ce qui s’y passe et leurs priorités à eux. Je n’arrive pas avec mes priorités. Pour qu’ils soient motivés, il faut entrer dans ce qu’ils voient comme priorités, et ensuite on ajuste les choses pour avancer" explique-t-il au micro de Stéphanie Gallet.
On retient souvent de Mgr Michel Aupetit qu’il a été médecin avant de devenir prêtre. "Le travail de médecin et de prêtre n’ont rien à voir. Le travail du médecin est un travail particulier de personne à personne. Le travail de prêtre est aussi un travail de personne à personne mais avec une vision beaucoup plus large. Ce n’est pas le même travail. Un médecin reçoit la personne en fonction d’une compétence. Si la personne vient voir ce médecin-là, c’est qu’elle a confiance en lui. Alors que quand on vient se confesser, on vient voir le Christ" rappelle-t-il.
Mgr Michel Aupetit est désormais le nouvel archevêque de Paris. "C’est effectivement un gros diocèse quant aux personnes qui s’y investissent, et aux moyens que l’on peut avoir. Mais le travail est toujours le même, c’est d’annoncer l’Évangile. La différence est dans les moyens, pas dans le travail à faire. La question est ce que nous faisons. Pourquoi je suis où je suis, et qu’est-ce-que j’ai à faire ? Ce que j’ai à faire, c’est annoncer le Christ car je crois que l’Évangile peut transfigurer le monde" ajoute Mgr Aupetit.
Ce dernier avoue ne pas avoir de priorités pour l’instant. "Je ne sais rien. Je préfère ne pas avoir d’idées préconçues. Quand on arrive avec des idées préconçues, elles tombent, car on se heurte à la réalité. Encore une fois, je tiens beaucoup à aller sur le terrain, à rencontrer les acteurs, pour voir à partir de la réalité, ce que nous pouvons faire" lance-t-il également.
Quant à sa ligne de conduite, par rapport aux médias, Mgr Aupetit est clair. "Je parle quand je veux, où je veux, et personne ne va me dire ce que je vais dire. C’est clair. C’est ma ligne. J’ai estimé que je n’avais pas à prendre la parole au départ. Maintenant, je peux parler. Si on m’invite, je viendrais bien volontiers. Je pense aussi qu’il ne faut pas trop prendre la parole car on finit par fatiguer les gens. Mais ce n’est pas parce que je suis archevêque de Paris que je parle au nom de tous les chrétiens. La parole d’un archevêque de Paris n’est pas plus importante qu’un curé de paroisse" explique-t-il.
En ce qui concerne son regard sur l’Eglise de France, Mgr Aupetit rappelle que "le pape a dit que c’était un hôpital de campagne. Moi je vais continuer à en prendre soin. C’est mon métier. Curé, c’est curare, prendre soin. Que l’on soit médecin ou prêtre, l’important, c’est de prendre soin des gens. On ne peut pas dire exactement ce que vivent les personnes dans leur fort interne. Après l’état de l’Eglise, en tant que structure c’est autre chose. Elle n’existe que pour transmettre un message. La question n’est pas de faire un diagnostic. Je vois des choses qui émergent et qui sont tout à fait réjouissantes" conclut-il.
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