L'évêque de Kirkouk est en tournée en France pour sensibiliser le public à la situation de la société irakienne après l'occupation de Daesch.
Dimanche 5 novembre, un double attentat suicide a sévi dans les rues de Kirkouk, ville pétrolière du Nord de l’Irak. Malgré le départ des troupes de l’Etat Islamique, les dégâts "matériels, intellectuels et spirituels" marquent encore le pays. Pour l’archevêque de Kirkouk, Mrg Yousef-Thomas Mirkis qui appelle à un "plan Marshall culturel", la résistance n’est pas terminée.
L’archevêque chaldéen qui entame une tournée européenne de sensibilisation à la situation irakienne compare la communauté de Kirkouk à "un convalescent". Avant d’alerter: "Si on ne met pas tous les efforts pour aider les convalescents à se rétablir, c’est dangereux."
Mgr Mirkis demande donc une aide autant financière que militaire, rappelant l’existence de terrains minés dont les bombes éclatent après les conflits qui opposent encore Kurdes et les forces du gouvernement irakien. "Tout le monde a peur", explique l’évêque.
Pour Mgr Mirkis, "Daech n’est pas simplement des hordes de terroristes, mais aussi une mentalité, une tendance." Comparant la situation en Europe sous la botte du nazisme, il rappelle que huit millions de personnes ont été occupées, pendant trois ans en Syrie et Irak.
Alors, population victime ou complice ? "Les deux, avoue l’achevêque de Kirkouk. Daech fait beaucoup de mal, avec des méthodes de sectes."
Face à la menace de l’obscurantisme, l’archevêque croit en la force d'alphabétisation et la transmission: "La réponse c’est absolument la culture. Je ne vois pas d'autre issue pour sauver nos régions et notre peuple."
Mgr Mirkis invite également au dialogue avec les musulmans: "La marche des religions est comme la marche d’une vie. Elle peut traverser des périodes néfastes ou fastes. Toutes les religions ont connu des périodes difficiles. Il faudrait apprendre des expériences des autres. Aux musulmans je dis: nous sommes vos aînés, venez voir ce qui se passe chez nous."
Fraternité en Irak organisera une conférence le jeudi 16 novembre à 20h30, à la paroisse St Honoré d’Eylau à Paris, au cours de laquelle Monseigneur Mirkis traitera le thème "Chrétiens d’Irak : comment reprendre confiance après Daesch?"
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