L'évêque d'Annecy a participé à l'assemblée plénière des évêques de France, début novembre à Lourdes. Retour avec lui sur quelques sujets d'actualité pour l'Eglise, en France et en Haute-Savoie : le statut de l'enseignement catholique, la procession du 8 décembre à Annecy et la réouverture de Notre-Dame de Paris.
Parmi les thèmes abordés au cours de l'assemblée plénière d'automne 2024 des évêques de France : une réflexion sur l'annonce de la foi ; l'accompagnement des personnes majeures victimes de violences sexuelles dans l'Église ; ou encore le bilan du synode qui vient de s'achever à Rome. Dans quelle ambiance avez-vous travaillé ?
Monseigneur Yves Le Saux : Certains sujets sont, comme vous le savez, difficiles. Mais l'assemblée s'est tenue dans un climat fraternel. On peut avoir des analyses diverses, mais il y a une volonté chez tous de travailler ensemble pour discerner ce qui est bon, sans idéologie. C'était exigeant, mais serein.
L'enseignement catholique est un enjeu missionnaire
Vous avez consacré un temps à évoquer l'enseignement catholique. qui scolarise 25% des élèves de Haute-Savoie. Ces derniers mois, les écoles sous contrat ont régulièrement été cible de polémiques quant à leur élitisme supposé ou leur financement. Est ce que vous vous êtes dit finalement qu'il y avait une identité de l'enseignement catholique à affirmer?
Monseigneur Yves Le Saux : Oui, il y a vraiment un enjeu sur le caractère propre de l'enseignement catholique. C'est à dire la manière dont on enseigne, dont on vit, dont on fait de la pastorale dans ces établissements. Et c'est un enjeu missionnaire ! Parce que les demandes de sacrements émergent de plus en plus à l'âge scolaire. Et que derrière ces 30.000 jeunes scolarisés dans ces établissements, il y a autant de familles ! La question de l'élitisme est peut être vraie dans quelques établissements, mais ce n'est absolument pas généralisé. En revanche, il semble y avoir effectivement un changement de climat sociétal sur la place de l'enseignement catholique.
Avec un enjeu à apaiser les relations, pour ne pas voir naître une guerre des écoles ?
Monseigneur Yves Le Saux : Bien sûr ! Personne ne souhaite cette guerre et tout le monde y serait perdant.
La fête de l'Immaculée Conception à Annecy est une démarche fédératrice
Le temps de l'Avent approche. Le 8 décembre, pour la fête de l'Immaculée Conception, vous avez choisi de renouveler une initiative que vous aviez prise l'an dernier. Avec l'organisation d'une célébration mariale en ville d'Annecy, suivie d'une procession, puis d'une messe et de la bénédiction de la ville d'Annecy depuis la basilique de la Visitation. Quel message vous souhaitez faire passer avec cette manifestation?
Monseigneur Yves Le Saux : D'abord, la volonté simple de confier à l'intercession de la Vierge Marie la ville et les gens. D'autre part, ce type de démarche est fédératrice : elle permet à des personnes de sensibilités diverses et de différentes générations de se retrouver. Cela m'avait marqué l'an dernier. Et tout ce qui va dans le sens de la fédération populaire, au sens noble du terme, me va bien ! Et puis, c'est aussi une manière de témoigner de l'Évangile. Jésus dit : "Vous êtes la lumière du monde". Nous marchons en procession avec des flambeaux... Nous n'avons pas la prétention d'être mieux que qui que ce soit, mais nous portons la lumière du Christ, son message.
Un week-end du 8 décembre qui sera aussi marqué par la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Monseigneur Yves Le Saux : Un événement majeur ! Cette cathédrale est symbolique d'une Eglise blessée, mais pas détruite. Et elle a réveillé la conscience de la transcendance, pas seulement chez les chrétiens. Cela révèle quelque chose de nos racines. C'est aussi fédérateur.
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