Il est celui qui a permis de trouver un accord dans le divorce entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. Après avoir été député, ministre, Michel Barnier, membre des Républicains, est devenu le négociateur en chef du Brexit. Une histoire qu’il raconte dans son livre "La grande illusion. Journal secret du Brexit (2016-2020)" publié aux éditions Gallimard. Il est l’invité de la Matinale RCF.
Au Proche-Orient, les violences s’intensifient entre Israéliens et Palestiniens. Après avoir annoncé mener une offensive terrestre dans la bande de Gaza, l’armée israélienne a finalement démenti. "Je ne crois pas qu’il y ait de solution militaire", estime Michel Barnier, ancien ministre des affaires étrangères. Selon lui, "la communauté internationale doit rappeler le droit imprescriptible d'Israël à vivre en paix et le droit des Palestiniens à vivre dans un territoire”. Aussi, “il faut qu'Israël adopte une approche raisonnable en matière de peuplement et de colonisation", poursuit-il.
En Europe, entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, les tensions se sont traduites dans les eaux. Il faudra désormais un permis pour que les pêcheurs européens puissent aller pêcher dans les eaux territoriales anglaises. "Les pêcheurs européens pêchent environ pour 650 millions d’euros dans les eaux britanniques. Nous avons trouvé un accord, je pense qu’il doit être respecté", explique Michel Barnier. L’accord reste donc très fragile. "On peut interdire aux pêcheurs britanniques de venir pêcher chez nous. J’espère qu’on sera suffisamment raisonnable des deux côtés pour ne pas en arriver là", confie l’ancien négociateur du Brexit.
Les négociations ont duré plus de quatre ans. "Je n’avais pas imaginé que ça serait aussi long mais que ça serait difficile et compliqué. Il y a eu des moments d’inquiétude car on travaille avec une intensité incroyable. Il y a souvent des incompréhensions. Certains Britanniques n’avaient pas compris toutes les conséquences du Brexit", assure Michel Barnier.
L’homme politique a constaté "une vraie colère sociale". "Ce sentiment d’être abandonné existe chez nous donc je pense qu’il faut faire attention, écouter ce sentiment et lui répondre à tous les niveaux", assure Michel Barnier. Toutefois, "il y a un intérêt à avoir des forces politiques crédibles", selon lui. "Il y a beaucoup trop de fractures, dans les quartiers, dans les campagnes. Il faut faire confiance en ce pays. Il y a des forces associatives, des énergies dans l’activité locale", affirme-t-il.
Face à ces problématiques, Michel Barnier a créé le groupe de réflexion "Patriotes et européens". "Il faut concilier ces deux sensibilités", affirme celui qui réfléchit à une candidature pour l’élection présidentielle. "J’ai besoin de travailler à l’unité de ma famille politique. Le moment venu, je prendrai ma décision", conclut-il.
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