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Michelin Blavozy s'adapte pour passer l'hiver et faire face à une éventuelle tension sur l'énergie

Un article rédigé par Martin Obadia - RCF Haute-Loire, le 20 septembre 2022 - Modifié le 20 septembre 2022

Les entreprises industrielles pourront-elles produire sans s'arrêter cet hiver ? Le contexte international et la crise à l'est de l'Europe fait craindre une tension et des arrêts forcés de la production, notamment en raison du manque de gaz. Les entreprises comme le site de Michelin Blavozy prennent les devants pour ne pas être obligées de stopper l'activité.

Le site Michelin de Blavozy modifie une chaudière pour passer l'hiver © Martin ObadiaLe site Michelin de Blavozy modifie une chaudière pour passer l'hiver © Martin Obadia

Michelin Blavozy se prépare à une éventuelle tension sur l'approvisionnement en gaz cet hiver. Cette ressource est essentielle dans la fabrication des pneus. Elle permet d'alimenter des chaudières et les 37 presses de cuisson du site. Le gaz "sur la production de mégawattheure représente 2/3, le tiers restant étant l'électricité" selon Dorian Defache, son directeur. Il a donc fallu trouver des solutions pour éviter le blackout.

Le recours au fioul face au risque d'approvisionnement en gaz

 

Le site altiligérien s'attelle à modifier une chaudière pour pallier un éventuel risque. Elle va être adaptée pour "pouvoir l'alimenter en gaz ou en fioul". Actuellement la vapeur des presses est produite par 3 chaudières. Une restera 100% gaz, une autre est déjà "bi-carburant". Pour son directeur il est essentiel d'avoir "une seconde pour produire normalement si jamais nous devions manquer de gaz. En fin d'année nous serons autonomes"

 

L'entreprise travaille sur cette stratégie depuis plusieurs mois. Elle a passé commande à son fournisseur pendant l'été. Elle l'assure, le fioul ne sera utilisé "qu'en cas de besoin". Il faut dire que son coût est plus élevé que celui du gaz, "2 fois plus cher" selon le directeur, une somme qui va venir alourdir un budget énergie du site qui s'élève déjà habituellement à 5 millions d'euros.

 

A cela pourrait s'ajouter les allers et retour de camions de livraison. Les cuves peuvent accueillir l'équivalent de 2 citernes. En cas d'usage à 100%, il faudrait une livraison tous les 2 jours. 

Pas de risque d'arrêt d'activité pour les équipes 

 

Dorian Defache se dit "confiant" pour l'hiver. Selon lui "les actions sur la partie gaz vont nous permettre de s'affranchir d'une coupure éventuelle". Et si cela est amené à arriver, et que l'entreprise est avertie assez tôt "bien sûr on sera en capacité de produire sur le site de Blavozy", d'autant plus que le temps de bascule du gaz au fioul peut être assez court.

 

En plus de cette opération technique, c'est au jour le jour qu'un travail d'économie et de sobriété va être mené. Il y a une sensibilisation des équipes sur le sujet. Des pratiques sont aussi amenées à évoluer. "Le week-end nous avons un certain nombre de machines que nous n'utilisons pas. On s'assurera qu'on coupe bien le moteur pour ne pas consommer de l'énergie".  Des modifications sont aussi à prévoir sur les cuissons. Il y a des répétitions de cuisson, l'idée est de les rapprocher "pour conserver l'inertie thermique" et arrêter la presse jusqu'à la prochaine opération.

 

Le groupe Michelin a une feuille de route pour réduire ses émissions de CO² de 50% d'ici à 2030. Le site de Blavozy a le projet d'installer une ombrière photovoltaïque au dessus de son parking public, en plus des panneaux présents sur le toit de l'usine. L'entreprise réfléchit également à électriser les presses pour se substituer au gaz ou à passer par une énergie biomasse. 

 

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