Le sommet de Singapour, restera historique à bien des égards. Mardi dernier, pour la première fois, un président américain en exercice a rencontré le leader du régime nord-coréen. Une image symbolique qui a longtemps été inimaginable. Et d’entrée de jeu, Donald Trump s’est montré très enthousiaste.
Poignées de main cordiales, sourires affichés et, in fine, déclaration commune paraphée. Avec Kim Jong un, ils ont assuré le servie après-vente. Ils ont affiché leur volonté de mener à bien un processus de pacification de la péninsule coréenne et de désescalade des tensions autour de la menace nucléaire.
Sur le fond, les termes de l'accord en quatre points sont très vagues et les objectifs sans calendrier précis. Pyongyang s’est contenté de reprendre les engagements qu’il avait déjà pris, sans jamais les respecter. En revanche, Washington s’engage à cesser ses exercices militaires conjoints avec la Corée du Sud. Pour le spécialiste de la péninsule coréenne, Jean-Louis Margolin, Pyongyang et Pékin, sortent renforcés de ce sommet.
Concernant la question nucléaire, la Corée du Nord s’est dite en faveur d'une dénucléarisation mais sa position sur la question reste très vague. Il semble de toute façon peu vraisemblable que Pyongyang abandonne son programme nucléaire sans négocier de nouvelle contreparties.
L’actualité cette semaine restera marquée également par la crise migratoire en Méditerranée avec l’Aquarius désormais indésirable en Italie. Ce navire de secours de l’ONG SOS Méditerranées a recueillis plus de 630 personnes naufragées et envisageait comme depuis de nombreux mois de les remettre à l’Italie.
Il s'est heurté au refus du gouvernement Italien dont le nouveau ministre de l’Intérieur, Matéo Salvini est le leader de la Ligue. Refus également de Malte. Finalement, le navire a fait route vers le port de Valence, l’Espagne s’étant dévouée pour dénouer cette crise humanitaire.
Mais cet épisode a déclenché une crise diplomatique entre Rome et Paris, la France estimant la décision italienne irresponsable. Les partisans d’une ligne extrêmement ferme vis-à-vis des migrants progressent dans l’Union européenne en même temps que les populistes engrangent des victoires électorales. On a également assisté cette semaine aux débuts d’un axe Berlin, Vienne, Rome. L’Europe reste pointée du doigt pour son absence de politique cohérente sur la question des migrants.
Le 21ème Mondial de football a débuté jeudi dernier Moscou. Trente deux équipes sont en lice et 111 matchs programmés jusqu’à la finale le 15 juillet prochain. Que l’on aime ou que l’on déteste ce sport pour ses excès et ses vices, cela reste un évènement planétaire avec 3,5 milliards de téléspectateurs attendus.
Cette Coupe du Monde fait aussi polémique car la Russie n’est pas vraiment championne du monde des Droits de l’Homme. De nombreux appels au boycott se sont fait entendre en Europe et France dans un contexte de tensions avec la Russie. Vladimir Poutine ne cache pas qu’il veut faire de l’évènement un outil de soft power diplomatique. Même si l’équipe russe a bien débuté par une victoire 5-0 contre l’Arabie Saoudite, sportivement elle reste inférieure aux grandes nations du football. Mais ce n’est pas le seul écueil, rappelle Pascal Boniface, géopolitologue et directeur de l’Iris.
La question des hooligans et du racisme a poussé le Parlement britannique a publié un rapport sur le sujet. Si Moscou, affirme avoir fait le ménage chez ses hooligans, la fédération anglaise a tout de même réduit le nombre de ses supporters et leur conseille la discrétion. Cent quatre-vingt-dix incidents racistes ont eu lieu dans le championnat russe entre juin 2015 et mai 2017. Plusieurs pays africains ont déconseillé à leur supporter de se rendre en Russie.
Le réseau FARE qui lutte contre la discrimination et le racisme dans le football, a même publié un guide à l’adresse des minorités qui iront à la Coupe du Monde. Mais pour Ryhad Sallem, athlète paralympique qui préside la commission sport de la Licra, la Russie, pays peu cosmopolite, a commencé à évoluer avec les formations de la FIFA pour les volontaires et les stadiers. Le Mondial pourrait être bénéfique pour la lutte contre le racisme et la discrimination.
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