David Nakache de l'association Tous Citoyens revient sur la prise en charge des migrants mineurs dans le département des Alpes-Maritimes.
"La police aux frontières est visiblement obligée d'appeler les pompiers ou le SAMU" pour prendre en charge des mineurs migrants. "Une réelle mise en danger" explique David Nakache de l'association Tous Citoyens. Le Département des Alpes-Maritimes est censé les prendre en charge: c'est une compétence de cette collectivité.
RCF Nice: Pas de place pour accueillir ces migrants mineurs. Est-ce que vous trouvez cette réponse valable ?
David Nakache: Le Département des Alpes-Maritimes est en charge des mineurs. C'est une obligation légale. Ce sont des personnes vulnérables. Le Département doit prévoir les équipements nécessaires, s'il a pas assez de foyers, il en ouvre d'autres. Si dans l'attente de l'ouverture de nouveaux foyers il y a des jeunes à prendre en charge, il doit prendre des chambres d'hôtel. Et en garantissant une présence d'éducateurs suffisamment régulière ce qui pour le moment n'est pas le cas mais il n'a pas le droit de laisser des jeunes désœuvrés dans les mains de la police.
RCF Nice: Comment les prendre en charge si le personnel n'est pas suffisant ? Faut-il que le Département recrute ?
David Nakache: Bien sûr ! C'est une question de volonté politique. Quand les Ukrainiens sont arrivés, ce n'était pas une obligation légale... par contre il y a eu un volontarisme politique que l'on salue. Tout le monde a fait tout ce qu'il fallait et a démontré qu'avec de la volonté politique on trouvait les moyens.
RCF Nice: Donc c'est possible ?
David Nakache: C'est possible. Tant qu'il s'agit de mineurs isolés africains le Département ne fait pas ce qu'il faut et dis je n'est pas les moyens. C'est une compétence du Département mais l'Etat rétribue les collectivités pour s'occuper des mineurs: ce n'est pas complètement à la charge financière des départements. Aujourd'hui il faut que le Département revoit sa répartition budgétaire, mettre en priorité la protection de l'enfance, passe de nouveaux marchés, ouvre de nouveaux foyers et, en attendant, prenne des chambres d'hôtels, ouvre des gymnases pour accueillir ces gamins.
RCF Nice: Observez vous un afflux important ces derniers jours ?
David Nakache: Oui il y a une recrudescence des arrivées mais ce n'est pas insurmontable. Oui il y a un surplus mais quand on voit le développement de solidarité pour les Ukrainiens, on est totalement capable de faire face à cet afflux de mineurs.
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