Sur la colère des gilets jaunes, Guy Aurenche entend "plus que jamais un rendez-vous des droits humains", autour de trois dimensions, le cap de la dignité, le cap de la responsabilité démocratique, et celui de la citoyenneté. "Il y a plein choses à inventer, il ne faut pas se lamenter et attendre que les choses tombent d’en haut", "il faut qu’on réapprenne à se rencontrer dans les différents lieux de la vie commune, faire de la démocratie active, c’est la citoyenneté active inventive !". Sur les démonstrations de violence, Guy Aurenche explique que "la colère ne peut amener qu’à des dérapages", "l’histoire ne se répète pas mais elle donne des leçons pour éviter des itinéraires extrêmement dangereux".
Pour Guy Aurenche, "le goût du commun ça commence sur le terrain", "on ne se rencontre pas pour parler des problèmes essentiels". Il évoque le "processus du désaccord fécond qui peut produire des bonnes choses", pour ensuite parler de ce qui nous rapproche. "On va tirer de nos désaccords, parce qu’on veut respecter l’autre, une possibilité de vie". Sur l’intervention de Macron, "comment cet homme peut dire quelque chose qui ait du sens" en admettant qu’il y a eu des paroles humiliantes, et en tant qu’ancien avocat Guy Aurenche comprend que cela puisse être difficile.
Guy Aurenche publie Droits humains, n’oublions pas nos droits communs ! (éd. du Temps présent). En couverture, le sauvetage d’un bateau de migrants. "Nous sommes des petits sauveteurs en puissance, nous pouvons accueillir, nous pouvons aider et briser la solitude". Cette photo de sauvetage appelle à "se mettre dans la peau d’un sauveteur possible". Sur la fin de l’Aquarius, Guy Aurenche dénonce une peur manipulée. On finit par oublier que des personnes aient à boire tous les jours comme à Calais, "quelle que soit la bonne volonté il y a des risques d’oublier notre humanité", "il faut proclamer la dignité". "Nous avons à célébrer le courage de ces hommes et de ces femmes qui font parfois des gestes simples ou des actes politiques plus prononcés".
Pour Guy Aurenche, il y a une forme de burnout des droits de l’homme, une impression générale de ne plus pouvoir rien faire, 70 ans après. "Mais les peuples du monde entier rappellent la foi et le choix de la dignité de l’autre". "Je sais les limites de l’ONU, de l’instance europénenne et de nos associations, mais dans ses dimensions internationales c’est le sens endroit où on peut trouver le visage humain de la mondialisation".
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