Les migrations climatiques font partie des conséquences du changement climatique, auxquelles l'ensemble de l'humanité, collectivement, doit désormais faire face. Il n'y aura pas de solution si nous nous replions chacun sur soi.
S'il y a bien une chose que les crises du climat et de la biodiversité nous rappellent, c'est à quel point l'humanité partage une même planète, un même espace de vie, les mêmes ressources communes à partager. Il n'y pas d'étranger sur terre, il n'y a que des commensaux, des gens avec qui nous partageons une même table.
Les changements climatiques sont désormais déjà visibles partout à travers le monde et ils sont la conséquences de la consommation effrénée de l'ensemble des êtres humains, avec une spécificité notable qui est que plus on est riche et plus on pollue.
En provoquant des montées des eaux dans certains endroits, des sécheresses dans d'autres, en modifiant les écosystèmes, les bouleversements climatiques vont provoquer l'exil de millions de personnes, un phénomène qui a d'ailleurs déjà commencé. Selon l'ONU, cela pourrait concerner 250 millions de personnes d'ici 2050.
Une grande partie de ces migrations vont consister en un déplacement des populations des zones rurales vers les zones urbaines sur les 30 prochaines années. Et bien entendu, les personnes les plus pauvres des régions les plus pauvres seront les plus touchées, rendant leurs déplacements encore plus compliqués.
Mais le phénomène de réfugiés climatiques est difficile à définir. Le plus souvent, la crise climatique agit comme un accélérateur d'autres crises, affaiblissant encore un peu plus des paysans et paysannes déjà fragilisées par exemple, en provoquant des crises économiques ou sanitaires. Les tensions économiques, les tensions sur l'accès à l'eau peuvent être également des point de départ ou des facteurs à l'origine de conflits armés, de crises politiques.
Le changement climatique contribue à pousser les gens à l'exil. Et on sait que personne, nulle part sur cette terre, ne quitte son pays, ses parents, ses amis, de gaieté de cœur. L'exil est toujours un déchirement, une nécessité absolue. Les pays occidentaux vivent depuis des années à crédit sur les pays du sud, en profitant d'une dérégulation économique mondiale qui leur permet d'exploiter les matières premières et les forces économiques des pays du sud. Nous vivons désormais également à crédit sur les générations futures avec un système économique qui provoque les changements climatiques. Ce crédit, nous commençons à le rembourser avec les intérêts.
Nous n'avons pas fini de mesurer les conséquences collectives du changement climatique, conséquences auxquelles l'ensemble de l'humanité, collectivement, doit désormais faire face. Il n'y aura pas de solution si nous nous replions chacun sur soi.
Jeunes de la "génération climat", Alexandre Poidatz et Stacy Algrain livrent en alternance, chaque semaine, leur regard sur l'écologie et leurs clés pour changer le monde.
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