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Mila, martyre de la liberté ?

RCF,  - Modifié le 6 février 2020
L'affaire Mila, sujet brûlant qui divise de manière binaire : doit-on être pro Mila ou anti Mila ? Mais ne pourrait-on pas trouver une autre voie, celle de l'analyse et de la réflexion ?
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Mila, une adolescente de 16 ans de l’Isère, menacée de mort sur les réseaux sociaux pour avoir tenu des propos injurieux sur l’islam après qu’elle avait été elle-même violemment prise à parti, notamment par des insultes homophobes, Mila est déscolarisée devant le torrent de haine qui s’est abattu sur elle. La jeune fille et sa famille ont du faire l’objet d’une protection policière.

Et depuis, on en a entendu des déclarations ! Je passe sur celle de la Garde des Sceaux, Nicole Belloubet, liant de manière délirante l’insulte à la religion à une atteinte à la liberté de conscience, ce qui montre qu’elle ne comprend rien à rien.

Dans un autre genre, le délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri, tout en se disant « contre » le fait que Mila ait été menacée de mort sur les réseaux sociaux, avait déclaré : « Qui sème le vent récolte la tempête. » Voit-on un des évêques de France tenir ce genre de propos sans que le pays entier ne réclame immédiatement sa tête ? Comment les musulmans de France peuvent-il accepter une telle représentation ?

Juridiquement, les choses sont claires : en France, on peut librement critiquer les religions, il n’y a pas de délit de blasphème. Mais on ne peut s’attaquer aux personnes du fait de leur foi. La jurisprudence est constante et d’une totale clarté.

Mais la question n’est pas que juridique. Si le lynchage de cette lycéenne est scandaleux et traduit la violence d’un certain communautarisme musulman, faire de Mila une martyre de la liberté est un peu fort de café. On peut critiquer sans insulter. Lâcher sur les réseaux sociaux, par définition inflammables, je cite « Votre religion, c’est de la merde, votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul », outre que ce n’est pas du plus pur raffinement, ne peut-on pas imaginer que cela peut blesser des personnes ? Alors Mila victime des réseaux sociaux, oui, hélas. Mila, martyre de la liberté, non.

Pourquoi ? Parce que c’est un vieux principe philosophique, la liberté ne va pas sans la responsabilité. Je suis suffisamment critique sur l’islam de France pour pouvoir dire sereinement ici que ces insultes envers lui me paraissent incompatibles avec la critique raisonnée et déterminée qui doit lui être faite.
 

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