L'objectif de cette mesure déjà très controversée est de limiter la circulation en ville et de lutter contre la pollution. Mais l’idée est encore loin de faire l’unanimité. Le gouvernement a décidé de faciliter la création de ces péages urbains dans les agglomérations de plus de cent mille habitants avec un tarif plafonné par l’Etat. Si les collectivités locales choisissent cette option, le forfait pourrait être de 2.50€ par jour et par véhicule et même grimper jusqu'à cinq euros à Lyon et Paris notamment.
Ce projet de péage urbain existe déjà à Londres depuis 15 ans, à Stockholm depuis douze ans mais aussi à Milan depuis 7 ans. Et pour Yves Croze, le directeur du Laboratoire d'économie des transports, interrogé par Pauline de Torsiac, ce dispositif a plusieurs vertus. Tous ne sont pas de l’avis d’Yves Crozet. L’association 40 millions d’automobilistes vient de lancer une pétition contre ce projet de péages urbains.
Pour 40 millions d’automobilistes, trop c’est trop. Après l’augmentation des radars, des péages, du carburant, l'automobiliste est tout simplement devenu la variable d'ajustement fiscal d'un État en quête d'argent, comme l'explique Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d'automobilistes.
Ce projet divise. Quoiqu’il en soit ce sera aux communes de choisir. Et toutes ne sont pas d'accord, de nombreux élus craignant une ségrégation sociale. Du côté de Grenoble, le péage urbain n’a pas convaincu Christophe Ferrari, le président de la Métropole grenobloise.
D'autant qu'il existe d'autres solutions, moins polémiques, pour inciter les automobilistes à ne pas utiliser leur voiture. Ainsi la métropole lilloise sera la première en France à mettre en place un péage inversé. Concrètement, les automobilistes qui laisseront leur voiture au garage ou accepteront de rouler en dehors des heures de pointes pour aller au travail seront indemnisés deux euros par trajet. Un dispositif importé des Pays-Bas.
A Lille, le projet de péage inversé devrait voir le jour l’an prochain. En attendant, le péage urbain figurera dans le projet de loi mobilité. Défendue par Elisabeth Borne, la ministre des Transports, il devrait être présentée en Conseil des ministres en novembre prochain. Parmi les autres mesures envisagées dans ce projet de loi. Des péages autoroutiers sans barrière pour gagner du temps, un meilleur encadrement du co-voiturage ou encore l’indemnisation de l’utilisation du vélo pour aller travailler.
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