Les sapeur-pompiers qui travaillent au centre de réception des appels d'urgence ont déposé, pour vendredi, un préavis de grève. Ils demandent plus de moyens humains. Entretien avec Anthony Kersulec, sapeur-pompier professionnel et président de la délégation morbihannaise du SNSPP PATS ( Syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels et personnels administratifs, techniques et spécialisés).
Vous avez déposé un préavis de grève pour la journée de vendredi 16 février, de 8h à 20h. Pourquoi ?
Nous dénonçons un manque d'effectif au centre de traitement de l'alerte, la salle où l'on reçoit les appels d'urgence du 18 et du 112. Il y a plusieurs mois, un dialogue a été initié par notre hiérarchie proche pour augmenter les effectifs. Il n'a pas abouti. Notre syndicat, le SNSPP PATS, a donc déposé ce préavis de grève pour faire bouger les choses.
Dans quelle mesure ce manque d'effectif est-il impactant ? Racontez-nous votre quotidien ?
Quand vous appelez le 18 et le 112, cela tombe sur une plateforme. Des opérateurs sont là pour prendre les appels. L'effectif actuel du service nous permet de travailler à flux tendu, il est calibré juste pour faire nos gardes. Il ne prend donc pas en compte l'absentéisme et la formation. Le manque de personnel impacte également notre mission. Lorsque vous êtes trois opérateurs au lieu de quatre le délais de réponse est inévitablement plus important. A cela s'ajoute la fatigue du personnel. On le voit avec l'évolution de la société, les risques naturels...Pendant la tempête Ciarán, par exemple, nous avons reçu, sur 12 h, près de 3000 appels. L'été, nous recevons près 2000 appels... C'est beaucoup de pression. Il faut augmenter les effectifs en fonction des besoins.
De combien de personnels en plus auriez-vous besoin ?
Nous demandons l'embauche de cinq équivalent temps pleins pour arriver à un effectif de 33. Cela nous permettrait de couvrir l'ensemble des gardes sur l'année, de remplacer les éventuels arrêts mais également de pouvoir se former au quotidien. J'ajoute que nous avons aussi des personnels administratifs qui font le même travail qu'un pompier professionnel opérateur mais ils sont beaucoup moins payés à cause de leur statut. Nous demandons donc également une revalorisation de ces agents.
Quelles conséquences pourrait avoir la mobilisation de vendredi sur les usagers ?
Aucune. Si vous appelez le 18, vous aurez un opérateur. Les effectifs seront les mêmes. Il n'y aura donc pas de conséquences pour les usagers et les collègues sur le terrain.
Contactée ce mercredi matin la direction du Service Départemental d'Incendie et de Secours du Morbihan indique que des éléments de réponses seront apportés d'ici la fin de semaine. Pour l'heure, la direction "examine des solutions à apporter."
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