JavaScript is required
Partager

Morbihan : un retour à 90 km/h sur moins de 10 % des routes du département

Un article rédigé par Claire le Parc - RCF Sud Bretagne, le 1 février 2023 - Modifié le 1 février 2023
3 questions à (Sud Bretagne)Morbihan : un retour à 90Km/h à l'étude sur une partie des routes du département

Le retour à 90 km/h sur certains axes du Morbihan est à l’étude. La modification pourrait être effective après l'été 2023, mais ne concernerait que 7 à 8 % des routes du département.

Un retour aux 90km/h est à l'étude sur moins de 10% des routes du Morbihan ©largus.fr Un retour aux 90km/h est à l'étude sur moins de 10% des routes du Morbihan ©largus.fr

La question fait débat dans le Morbihan. Faut-il ou non revenir aux 90km/h ? « C’est en projet et nous avons bien l’intention de le mener jusqu’au bout », confirme David Lappartient, le président du conseil départemental du Morbihan. Dans le détail, la mesure ne concernerait que 7 à 8 % des 4100 km de routes du département. « Le retour à 90km/h se fera de manière très ciblée sur certains axes structurants », poursuit le président. Pour aboutir à cette proposition, les services du département ont analysé différents éléments : l’accidentologie, qu’aucun tronçon de moins d’1 km puisse y figurer, que la voie fasse au moins six mètres de large, qu’il y ait des accotements… L’étape suivante sera la consultation, courant mars, de tous les maires du Morbihan. La modification sur les routes pourrait être effective à la fin de l’été 2023. « Nous sommes contre tout ce qui est décidé de Paris sans aucune réalité avec le terrain, commente David Lappartient. Si nous avons des pouvoirs de décentralisation c'est bien pour nous permettre d’agir avec discernement.»

Un projet qui fait débat

Pourtant, dans le Morbihan, ce retour annoncé des 90 km/h fait débat. Pour le Groupe de gauche et écologiste du Conseil départemental du Morbihan : « le président fait fausse route. » Premier argument : l’insécurité routière. « En Morbihan, la deuxième cause d’accident est la vitesse, après la catégorie alcool et stupéfiants. L’étude commandée par la Délégation Interministérielle à la Sécurité Routière montre qu’il y a une baisse du nombre de tués avec le passage de 90km/h à 80km/h et qu’il y a peu de différence sur le temps de trajet .» Pour les élus d’oppositions, une augmentation de la vitesse ne devrait se faire « qu’après des travaux de sécurisation de ces axes. » Par ailleurs : « Augmenter la vitesse de 10km/h, va générer au minimum 10% de consommation de carburant supplémentaire dans une période d’énergie chère et d’impératif de réduction des gaz à effets de serre. » L’enjeu est donc :  « de rattraper notre retard par rapport à certains départements en termes de sécurisation des routes départementales, avec des aménagements de sécurité type glissière, séparation des voies etc. »

 

« Un sentiment de ras-le-bol qu’il ne faut pas sous-estimer »

Des arguments rejetés par David Lappartient : « Si je les écoute, pourquoi ne pas descendre à 70 km/h pour que l’on consomme encore moins ? Nos conseillers départementaux d'opposition, très majoritairement, sont dans les grandes agglomérations et ont assez peu besoin de prendre les grands axes. Il est donc, pour eux, assez facile de dire aux autres comment rouler. » Quant à l’insécurité routière ? « Tous les aménagements que nous avons réalisés ont concouru à diminuer drastiquement l'insécurité, le nombre de décès, d'accidents sur nos routes. Tant mieux. Nous allons continuer ainsi. » Pour le Président repasser à 90km/h sur certains axes semble logique et n’aura, selon lui, que peu d’effets. « Les gens roulent déjà à 90km/h sur ces axes. C’est la vitesse que nous avons constatée. Cela évitera juste, peut-être, aux gens de perdre un certain nombre de points sur leurs permis de conduire. Et vous savez, à la fin, quand vous avez un sentiment d'injustice, que ceux d'en haut ne comprennent pas ce qui se passe en bas, vous n'avez plus tellement de bulletins de vote modéré dans les urnes. Encore une fois, je le rappelle, ça ne concerne qu'une très faible partie des routes qui aurait mérité de rester à 90 km/h. C'est vrai quand vous êtes ministre, Premier ministre, vous risquez moins, à l’arrière d’une voiture avec chauffeur de perdre des points que Monsieur tout le monde qui va juste travailler. Il y a un vrai sentiment de ras-le-bol. Il ne faut pas le sous-estimer.»

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.