Ils sont finalement 8 à briguer le siège de la mairie de Paris. La maire sortante socialiste Anne Hidalgo, Rachida Dati, pour les Républicains, Agnès Buzin pour la République en Marche, l’ancien Marcheur Cédric Villani, l’écologiste EELV David Belliard, Danielle Simonnet de La France insoumise, le libéral Serge Federbusch soutenu par le Rassemblement national, et le forain Marcel Campion le propriétaire de la célèbre grande roue de Paris longtemps posée sur la place de la Concorde . Et si la maire sortante reste à ce jour en tête des intentions de vote, l’écart se resserre progressivement avec les candidates Les républicains et LREM. Tous ont un programme chargé.
La sécurité, la lutte contre la pollution, ou bien encore la propreté de la commune. Ces enjeux sont multiples, comme partout ailleurs en France. Mais deux semblent particulièrement prégnants, cette année, à Paris : la question des mobilités et celle du logement. Et pour cause. S'agissant du logement, Paris continue de battre des records. Jamais la difficulté pour se loger n’y a été aussi grande. Ce que confirme l’agent immobilier et président de la chambre FNAIM du Grand Paris, Michel Platéro. Du côté des logements sociaux, avec 780.000 demandes chaque année en Île-de-France, la situation n'est guère mieux, comme l’explique Manuel Domergues, le responsable études de la Fondation Abbé-Pierre.
Face à cette situation, les propositions des candidats s’opposent classiquement, selon les sensibilités de chacun. Reste que parmi les propositions les plus récurrentes, le maintien de l’encadrement des loyers, sa suppression, la récupération des habitations inoccupées plutôt que de construire du neuf, certaines sortes du lot comme celle de privilégier la constructions de logements intermédiaires. C'est ce que rappelle Manuel Doumergues de la Fondation Abbé-Pierre.
Néanmoins, une certitude existe : avec 20.000 habitants au kilomètre carré, Paris ne pourra pas accueillir tout le monde. D’où la nécessité de répondre à cette question à l’échelle de la première couronne. Mais pour cela, il faut une coordination. Au niveau des maires, ou bien avec une entité supra-communale. Les avis restent très partagés.
L’autre dossier qui pèse dans la campagne électorale parisienne, c'est celui des mobilités. Il faut dire que la maire sortante, Anne Hidalgo en a fait l’un de ses chevaux de bataille, tout au long de sa mandature, avec son grand plan vélo et la fermeture aux voitures d’une partie des quais de Seine en 2016. Un coup politique très critiqué par ses opposants qui pourtant, aujourd’hui, amène à un constat : le trafic automobile parisien a baissé de 20% en six ans, pendant que le nombre d’usagers du vélo ne cesse d’augmenter. Une satisfaction mesurée pour Alexis Fremeaux, le président de l’Association Mieux se déplacer en bicyclette.
La plupart des candidats souhaitent réduire encore davantage la place des voitures. Cinq parmi les huit en lice se sont même engagés, s’ils étaient élus, à construire un vélopolitain parisien en suivant le tracé du réseau de métro, comme le précise Alexis Fremeaux sur RCF.
Reste que derrière le terme de mobilité, ne se cachent pas que les bicycles, trottinettes et autres rollers. Les bus, métros et trams aussi sont, de fait, plébiscités : plus de 217.000 voyageurs en plus par jour en moyenne, en cinq ans, créant par endroit des situations d’asphyxie, à l’instar de la ligne 13. Sans compter les difficultés de circulations des bus en surface malgré les couloirs réservés. Les usagers des transports en commun regrettent ainsi le peu de propositions faites par les candidats à ce sujet rappelant que l’usage du vélo reste minoritaire face à celui des transports. Pour Bernard Gobitz, un des vice-présidents de la Fnaut Île de France, il est grand temps d'agir.
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