La présidente du groupe Socialiste Ecologiste et Démocrate (SED) au conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, Najat Vallaud-Belkacem, était en déplacement dans l'Allier ce mercredi 26 janvier. L'ex-ministre revient sur le bilan de mi-mandat de Laurent Wauquiez, notamment en matière d'environnement, de transports, de santé, d'éducation et de culture.
À la région Auvergne-Rhône-Alpes, la gauche est minoritaire, seulement 50 sièges sur 204 conseillers. Pour essayer de rééquilibrer les forces en vue des élections régionales de 2028, Najat Vallaud-Belkacem s'est lancée dans une tournée de mi-mandat, dans les douze départements du territoire.
L'ancienne ministre de l'Education nationale était ce mercredi 26 mars dans l'Allier, aux côtés d'Anna Aubois, conseillère régionale SED du Puy-de-Dôme. L'occasion pour les socialistes de revenir sur la politique de "l'ex" président de région, Laurent Wauquiez, désormais conseiller spécial. "Il n'exerce pas les responsabilités qui sont les siennes", selon les élues.
Au niveau des aides financières, les Bourbonnais peuvent parfois se sentir délaissés. Najat Vallaud-Belkacem met l'accent sur une donnée, les subventions régionales par habitants : "Même si Laurent Wauquiez se dit président de tous les Auvergnats, il n'a pas su les favoriser". Depuis 2021, le taux de subvention par habitant des préfectures de l'Allier et du Cantal sont respectivement de 1273 € à Moulins et 1605 € à Aurillac. La présidente du groupe SED s'insurge des disparités de financement par rapport à la ville du Puy-en-Velay, dont Laurent Wauquiez est l'ancien maire et l'actuel député de la circonscription : "On est à 3157 € par habitant".
Najat Vallaud-Belkacem relève plusieurs manquements de Laurent Wauquiez en matière d'éducation, que ce soit au niveau des lycées publics, des universités et des formations professionnelles : " Cette région a réussi à augmenter de 280 %, ces dernières années, le budget d'investissement pour les lycées privés. Les lycées publics, eux, sont laissés à l'abandon". L'ex-ministre de l'Education nationale poursuit avec l'Université Clermont-Auvergne, "On était avec le président de l'UCA qui nous disait que le déficit de 2025 allait atteindre 34 millions d'euros. La région ne fait pas grand-chose là-dessus, pas plus que sur la précarité étudiante qui ne cesse de se creuser".
La socialiste dénonce également la politique environnementale de la région : "On a une inquiétude quant à l'avenir, par exemple en matière de protection de l'environnement. Nous sommes dans une collectivité qui a décidé de se désengager de tout ce qui est en faveur de la biodiversité, en particulier sur la préservation de la ressource en eau". La conseillère régionale, Anna Aubois, critique aussi la politique agressive de Laurent Wauquiez : "Regardez, chez moi, j'ai mis ces affreux écoterroristes au pas, j'ai mis l'OFB au pas, j'ai mis les cultureux et les gauchos au pas. Par contre, je travaille avec ceux qui sont d'accord avec moi".
En ce qui concerne la culture, les élus du groupe SED regrettent les diminutions budgétaires. En 2023, le budget par habitant alloué à la culture était de 8,39 €, soit 31% inférieur à la moyenne nationale. L'Auvergne-Rhône-Alpes se classait avant-dernière. "En 2025, ce sera 5 millions d'euros qui seront retirés. Des structures en pâtissent grandement, comme ici, en Auvergne, avec le Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand qui a été impacté par moins 100 000 € de subventions d'un seul coup", explique Najat Vallaud-Belkacem.
Les deux conseillères régionales ont mises en avant plusieurs propositions qu'elles souhaitent portées à la région pour 2028. Parmi elles, une tarification incitative des transports, la salarisation des médecins dans les centres de santé, une tarification sociale de la restauration.
"Pour nous, le pouvoir d'achat des Auralpins passe par la diminution du coût des transports. On propose un Pass Rail à 49 € par mois et des TER à 1 € les week-ends et pendant les vacances. Cela passe aussi par une tarification des services de restauration dans les cantines et les internats", énonce l'ex-ministre. Pour répondre à l'enjeu des déserts médicaux, Najat Vallaud-Belkacem veut financer "le personnel de santé et l'ingénierie" et non "seulement les murs".
La présidente du groupe SED au conseil régional revient également sur le "climat qui règne" aux séances régionales, dénonçant "une brutalité constante envers l'opposition de gauche" sous la présidence de Laurent Wauquiez. "Il n'y a aucun travail constructif. Et je pense que les citoyens sont sensibles à cela, parce qu'ils ne veulent plus du sectarisme en politique. Ils aimeraient que leurs élus fassent preuve d'un peu d'intelligence commune", conclut l'élue.
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