Il y a 5 ans jour pour jour, en juin 2019, trois sauveteurs de la SNSM perdaient la vie au large des Sables d'Olonne, en pleine mission. Depuis, pour les survivants, impossible de tourner la page.
Le matin du vendredi 7 juin 2019, sept marins bénévoles de la société nationale de sauvetage en mer (SNSM) partent secourir un marin en difficulté à bord de son chalutier, au large des Sables d’Olonne, à 800 mètres de la côte. Une fois arrivée sur place, la communication avec le marin se coupe. A bord du Canot Tout Temps (CTT), le “Jack Morisseau”, les sauveteurs se retrouvent à naviguer en pleine tempête Miguel et font face à un océan déchaîné.
Un mur d’eau apparaît alors devant le bateau. Malgré le professionnalisme et le calme des bénévoles, le canot cède. Les houles brisent les vitres et l’eau rentre très rapidement. Toute la cabine est submergée. “Ce jour-là, on a pas fait d’erreur, c’est la mer qui a été plus forte que nous”, explique David Bossard, l’un des rescapés.
Sur les sept bénévoles, seulement quatre s’en sont sortis indemnes. Expulsés du bateau, trois d’entre eux ont dû rentrer à la nage et se débattre contre le courant. Ils ont été emportés par les vagues sur la plage de Tanchet. Sur les 4 bénévoles encore à l’intérieur du bateau, un seul a survécu. Les sauveteur, Alain Guibert et Yann Chagnolleau, ont été engloutis par les eaux. Le troisième, Dimitri Moulic, âgé seulement de 37 ans, a été expulsé hors du bateau mais n’a pas réussi à regagner la côte.
Cinq ans plus tard, l’événement est encore frais dans la tête de David Bossard. Il ne pourra jamais oublier cette journée. “Comme on travaille en mer tous les jours, il n’y a pas une journée sans qu’on y pense. Quand il y a du mauvais temps, tout le monde a ça en mémoire. Et malheureusement ça nous restera jusqu’à notre mort à nous aussi”, avoue-t-il.
David est à la tête de l’entreprise de travaux sous-marins “Atlantique Scaphandre” depuis 22 ans, aux Sables d’Olonne. Malgré le traumatisme, le bénévole a repris le travail en mer dès qu’il a pu. “Une fois les cérémonies terminées, je suis reparti aussitôt en mer. C’est pas parce qu'on a un accident de voiture qu’on ne conduit plus de voiture. J’ai une entreprise, il y a des gens qui y travaillent. Il faut bien continuer”, ajoute le professionnel.
Depuis, les rescapés et toute la station de la SNSM rendent hommage chaque année à leurs amis et coéquipiers perdus. “On se rejoint tous et après on va tous boire un verre à la station. On est là le 7 juin tous les ans”, explique le sauveteur bénévole.
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