Le cardinal Parolin effectue depuis lundi une visite historique de quatre jours en Russie. Il devrait y rencontrer les plus hautes autorités politiques, mais également religieuses et notamment orthodoxes russes.
Avant de rencontrer le président Vladimir Poutine mercredi, il doit notamment s’entretenir avec le patriarche Kirill de Moscou. Au cœur de ce déplacement, des enjeux à la fois politiques et religieux. "En Russie, les relations entre l’orthodoxie et le pouvoir sont extrêmement étroites. Eux-mêmes, quand les Russes envisagent l’Eglise catholique, ils la voient sous son angle spirituel et aussi diplomatique" explique Nicolas Senèze, correspondant du quotidien La Croix à Rome.
La visite du cardinal Parolin est historique puisque la dernière remonte à 1999. Le contexte est aujourd’hui plus favorable à ce genre de déplacement. "Le cardinal Parolin vient à Moscou dans la suite logique de la rencontre qui avait eu lieu l’an dernier à La Havane entre le pape François et le patriarche Kirill. Cette rencontre a été le signe d’une amélioration des relations, et il y a clairement la volonté des deux côtés de faire progresser ces relations entre les deux Eglises" ajoute-t-il.
Nicolas Senèze ajoute qu’actuellement, la Russie est quelque peu isolée sur le plan diplomatique. "La volonté de dialogue que ne cesse de montrer le Saint-Siège dans l’ensemble des relations internationales fait que le Vatican est pour la Russie et l’Eglise orthodoxe russe une sorte de fenêtre ouverte pour l’aider à dialoguer avec le reste de ses partenaires internationaux" lance le journaliste.
Il y a de nombreux sujets à l’ordre du jour d’une telle visite. "Le cardinal Parolin les a déjà abordés avec le Métropolite Hilarion. Ils ont parlé de la Syrie avec une grande convergence de vue. Ils ont aussi parlé de l’Ukraine et le cardinal Parolin a posé des questions assez claires sur l’attitude parfois agressive de la Russie. Il a souligné la nécessité pour la Russie d’être plus dialoguant avec l’Ukraine" rappelle Nicolas Senèze.
Malgré les sujets parfois délicats, le maître-mot d’un tel déplacement est avant tout le dialogue, conclut le journaliste de La Croix.
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