Après l’intention affichée par Manuel Valls de briguer une investiture La République En Marche, le Partis socialiste tente de se remettre en ordre, après une campagne électorale douloureuse. Le bureau politique du PS s'est ainsi réuni mardi rue de Solférino, afin de préparer les élections législatives à venir.
"Ce parti socialiste est mort". Ce sont les mots prononcés par Manuel Valls mardi. Même Bernard Cazeneuve, qui s’exprime assez rarement dans les médias sur ce genre de sujet a appelé le PS à être à la hauteur des enjeux du moment, ce qui passe selon lui par la réussite du nouveau quinquennat. Pour Nicolas Tenzer, il ne fait aucun doute que "le PS s’est suicidé de plusieurs manières".
"Tout d’abord en ne tranchant pas entre les différents courants en son sein. Cela a toujours été une forme d’art de la synthèse que même un ancien premier secrétaire, qui s’appelait François Hollande, avait pratiqué entre une tendance assez sociale-démocrate et libérale, et puis une aile très dure qui ne recule pas envers une alliance avec l’extrême-gauche" ajoute le directeur de la revue Le Banquet. "A force d’hésiter entre deux lignes, le Parti socialiste s’est retrouvé écartelé entre deux camps qui finalement représentent mieux les orientations de ses électeurs" précise encore Nicolas Tenzer.
Ce dernier rappelle qu’à ce jour le parti socialiste n’a pas de projet, pas de positionnement, pas de doctrine et pas de leader. Ce qui fait quand même beaucoup pour un parti qui n’a pas d’identité propre. Il serait peut-être bon pour la gauche de passer à autre chose. Reste à savoir si la République En Marche acceptera de récupérer ces exilés du PS.
Au sujet de la tentative de ralliement de Manuel Valls, Nicolas Tenzer rappelle que la stratégie d’Emmanuel Macron était de proposer de nouvelles têtes, "un besoin fortement ressenti par une grande partie de la population", "et si l’on voit trop de figures de droite ou de gauche arriver sur la base d’un ralliement de dernière minute, pas très sincère, l’exemplarité même de la démarche d’En Marche ! se trouverait très largement compromise. Ce n’est pas l’intérêt de ce mouvement nouveau d’accueillir des anciens de la politique sur des bases qui sont très peu claires".
Nicolas Tenzer conclut en affirmant que la refondation d'un parti prend du temps. Et que de fait, le PS peut faire une croix sur les législatives.
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