Près de quatre semaines après l’assassinat de Samuel Paty, professeur dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine, l’inquiétude est grande dans le corps enseignant. Ils doivent également faire face au Covid-19, dans des classes remplies d'élèves. Des problématiques auxquelles doit faire face Sarah El Haïry, secrétaire d’État auprès du ministre de l'Éducation nationale et des Sports, chargée de la Jeunesse et de l'Engagement.
Un hommage à Samuel Paty a eu lieu lundi dans les établissements scolaires. Sarah El Haïry y a participé, en Loire-Atlantique. "J’ai vécu cette rentrée avec des professeurs qui étaient bouleversés mais courageux", raconte la secrétaire d’État. "Le nom du professeur Samuel Paty a été dit et répété. J’ai vu beaucoup de courage et d’engagement dans les yeux de ces professeurs", explique Sarah El Haïry.
"C’était notre idéal qui prenait une vraie attaque", affirme-t-elle. Cette attaque, il a fallu l'expliquer aux élèves, ce qui n’est pas "l’exercice le plus facile", concède la secrétaire d’État. "L’angélisme ne protège pas". "L’école c’est la maison de la République" et il faut "partager et dialoguer", affirme-t-elle.
Cet attentat a porté un coup à la solidarité nationale. "Je crois que dans une période où il y a des crises d’individualisme, il faut refaire communauté", affirme Sarah El Haïry, selon qui "chacun a sa place et doit être dans ce juste équilibre" entre droits et devoir. Cela peut notamment par des activités associatives ou des services civiques.
"C’est dur d’avoir 20 ans en 2020" avait affirmé le président de la République lors de son allocution du 15 octobre. Avec l’épidémie de Covid-19, les études et l’accès à l’emploi sont difficiles. Mais Sarah El Haïry veut rester optimiste : "Je crois que notre jeunesse est une des solutions pour sortir de cette crise". Par leur créativité et leur optimisme, les jeunes peuvent être porteur de solutions selon la secrétaire d’État. Souvent critiqués pour leur laxisme face au virus, Sarah El Haïry estime qu’ils "ne sont pas égoïstes, ils sont inquiets pour les plus fragiles autour d’eux".
C’est dans ce contexte de crise sanitaire que de nombreux lycées se mobilisent, contre les conditions trop risquées pour leur santé. Une mobilisation que ne comprend pas la secrétaire d’État. "Ces mouvements devant nos lycées sont malheureux dans une période où les protocoles se sont renforcés", assure-t-elle.
"Le plus important est sur le fait que nous avons voulu protéger l’école et l’apprentissage. Pour cette école, nous devons être unis et moi je les invite à trouver l’essentiel", conclut-elle.
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