L’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes se poursuit après deux jours de tensions dans le bocage nantais, entre occupants et gendarmes mobiles.
Cela fait deux jours que la Zone à Défendre de Notre-Dame-des-Landes est en proie à de violents affrontements entre gendarmes mobiles venus débuter les expulsions, et opposants au projet d'aéroport avorté. L'objectif de cette opération est de démanteler plusieurs squats, et de rouvrir la zone à la circulation des riverains.
"Cette opération devait avoir pour premier objectif de rendre définitivement la route RD281 à la circulation. Ce qui impliquait qu’elle soit totalement nettoyée aux abords. Mais l’opération a pris une ampleur plus importante. Il y a eu la destruction de la ferme des sans noms, qui n’a pas été comprise. Il y avait des gens qui portaient un projet agricole, qui ne l’avaient pas déclaré, peut-être était là leur erreur. Depuis des années, j’ai toujours condamné toutes les formes de violences. Ces dernières semaines, j’ai travaillé à une sortie par le haut à Notre-Dame-des-Landes. Et aujourd’hui l’opération telle qu’elle se déroule fait courir trop de risques à nos gendarmes et aux gens qui se sont installés. Il faut suspendre l’opération et reprendre le dialogue" explique Matthieu Orphelin, député LREM, spécialiste des questions d’environnement, ancien militant des Verts.
Matthieu Orphelin ajoute à ce sujet que les gendarmes mobilisés actuellement sur la ZAD "prennent des risques très importants. On a sur place des gens qui se battent pour de bonnes raisons, mais on a aussi des militants ultra-violents qui sont là pour s’opposer à notre démocratie. Quand je vois le nombre de blessés des deux côtés, je me dis que la solution serait de suspendre l’opération et de renouer le dialogue. On ne veut pas reproduire le cauchemar de Sivens".
Pour certains, l’opération lancée il y a deux jours est une erreur. Pour le député LREM, ancien militant écologiste, "il y a eu beaucoup d’erreurs sur ce dossier depuis quarante ans. On paye la somme des erreurs de tous les gouvernements des quinquennats précédents. L’opération doit maintenant être recentrée sur son but premier : la reprise de la circulation sur la zone. Il faut également que tous ceux qui ont un projet agricole le déposent".
Lors de sa conférence de presse, mardi 10 avril dernier, la préfète de la région Pays de la Loire, Nicole Klein, s’étonnait de n’avoir reçu aucun projet individuel. "Il y en a en préparation. Mais il y a eu une difficulté de compréhension de cette main tendue par l’État. Elle est réelle. Il y a eu trop de temps perdu par ceux qui se demandaient si on pouvait faire une réponse collective. Je leur dis : remettez-vous dans le cadre de l’État de droit et libre à vous de vous organiser en projet collectif derrière" lance le député.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !