Depuis plusieurs années, notre continent est secoué par une succession de crises : économique, migratoire, existentielle puis sanitaire. Face à ces défis, l’Union européenne n’a pas eu d’autre choix que de changer, s’adapter tant bien que mal au milieu des conflits d'intérêts. Baudoin Baudru, chef de la Représentation de la Commission européenne en France, était notre invité.
L’épidémie de Covid-19 cause du tort aux pays membres de l’Union européenne. "Tout le monde a été surpris par la vitesse de propagation du virus. Des pays membres ont fermé leurs frontières. La solidarité n’a pas été exprimée de manière spontanée", regrette Baudoin Baudru.
Mais "on dit que l’Europe montre toute sa potentialité en période de crise", affirme Baudoin Baudru, fier du plan de relance conclu entre les pays membres : un plan de 1800 milliards d’euros. "Nous avons réalisé un progrès énorme autour de la coalition avec ce plan de relance", lâche-t-il.
La crise a aussi souligné les fragilités de l’Union européenne qui n’a pas la compétence en matière de santé. Chaque pays met en place sa propre politique sanitaire. Toutefois, c’est l’Union européenne qui coordonne actuellement les commandes de vaccins pour ses États membres. "On a établi des contrats de préachat avec six producteurs de vaccin pour un total de 1,9 milliards de doses de vaccin", affirme le chef de la représentation de la Commission européenne en France. "Nous considérons qu’il faut coordonner nos vaccins. Nous avons voulu que tous les États membres aient accès de la même manière aux vaccins", explique Baudoin Baudru.
C’est aussi au niveau européen que se jouera l’autorisation de ces vaccins. L’Agence européenne du médicament doit valider ou non les vaccins afin d'autoriser leur mise sur le marché. "On ne va pas mettre sur le marché des vaccins par sûr donc son rôle est essentiel", affirme-t-il.
Lundi, l’Union européenne a rappelé la France à l’ordre sur le principe de liberté de la presse après que les députés ont voté l’article 24 de la proposition de loi sur la sécurité globale qui prévoit de punir la diffusion malveillante d’images de policiers. "La Commission doit s’assurer que les traités sont correctement appliqués dans les États membres. Toute personne a le droit à la liberté d’expression", explique-t-il. De ce fait, "la proposition de loi a fait froncer les sourcils de la Commission européenne qui a lancé cet automne son premier rapport sur l’état de droit. Il était normal que la Commission réagisse quand on a vu les premières versions de ce texte et fasse savoir à la France que nous étions vigilants", conclut-il.
Cette émission a été réalisée avec le soutien de la Commission Européenne
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !