Ces dernières semaines, la hantise d’une menace nucléaire a refait surface à la faveur du conflit Russo-Ukrainien. Les pharmacies ont vu les demandes en capsule d’iode fortement augmenter. Pour s’en procurer, actuellement, il faut pourtant remplir des conditions très précises. Explications.
C’est LE nouveau produit à la mode en France ces dernières semaines. Après les masques chirurgicaux puis FFP2 ou encore les autotests, les pharmacies ont dû faire face à une hausse des demandes concernant des capsules d’iodes. Des capsules d’iode stable censées limiter les dangers pour la santé en cas de passage d’un nuage nucléaire. Pour résumer, elles agissent sur la glande thyroïde pour réduire les risques de cancers dans ce cas précis.
Menace de guerre nucléaire, incidents dans plusieurs centrales ukrainiennes depuis le début de l’invasion Russe, la peur d’un remake du nuage de Tchernobyl a refait surface. Mais cette ruée vers l’iode n’est pas si simple.
« C’est un stock d'État »
En France, les règles sont claires : ces pastilles d’iodes ne sont distribuées qu’aux habitants domiciliés autour des dix-neuf centrales nucléaires de l’hexagone, dans un rayon de dix à vingt kilomètres. En Maine-et-Loire, seule une partie du Saumurois est concerné à cause de sa proximité avec la centrale de Chinon.
Isabelle Nicolleau, pharmacienne à Chemillé et présidente de l’ordre régional des pharmaciens se veut rassurante.
« En France, il y a un stock suffisant de comprimés d’iodes pour en fournir à l’ensemble de la population, mais c’est un stock d'État ! » avance la pharmacienne.
Pas la peine donc de se ruer dans les officines, « Si l’Etat considère que les français sont dans une situation grave, à ce moment-là, ce stock de comprimés d’iodes est débloqué et sera distribué à l’ensemble de la population via des points locaux, par exemple en pharmacie ».
Attention aux contrefaçons !
Isabelle Nicolleau met en garde les plus déterminés qui souhaiteraient se procurer coûte que coûte la précieuse capsule, notamment à l’étranger.
« J’ai entendu des gens raconter qu’ils allaient en commander en Belgique s’ils ne pouvaient pas s’en procurer ici. Bien sûr, ils peuvent en commander à l’étranger, en chercher jusqu’en Asie ou en Afrique. Mais bonjour les contrefaçons ! » avertit-elle.
« Ce sont des comprimés qui ont une structure particulière, et si les gens commandent ça sur internet, ils risquent de tomber sur n’importe quoi ! »
Selon l’Agence de sûreté nucléaire, en France, 2,2 millions de personnes seraient concernées par ces distributions de pastilles d’iode.
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