Au sommet One Ocean de Brest, les chefs d'Etat réunis ont annoncé espérer un traité pour la protection de la haute mer au mois de mars. Un traité qui nécessite en amont une meilleure connaissance de ce milieu.
La protection de la haute-mer en discussion au One Ocean Summit de Brest. Les 27 États-membres de l’Union européenne et 13 autres pays ont formé une coalition pour faire pression afin de conclure un traité destiné à protéger la haute mer. Des négociations décisives auront lieu au mois de mars à l’ONU. L’initiative est également soutenue par l’Australie, le Canada, le Chili, les Comores, l’Inde, Monaco, le Maroc, la Norvège, le Pérou, la République du Congo, Singapour, la Suisse et le Royaume-Uni.
La haute mer est l’espace au-delà des zones économiques exclusives qui vont elles jusqu’à 200 milles nautiques (370 km) des côtes. Elle représente plus de 60 % des océans et près de la moitié de la planète mais ne se trouve sous la juridiction d’aucun État. Un traité sur la haute mer est négocié formellement sous l’égide de l’ONU depuis 2018, mais les discussions ont été interrompues par la crise sanitaire. La quatrième session de négociations est prévue en mars à New York. Les négociations dans le cadre de ce traité à venir portent notamment sur la création d’aires marines protégées, les ressources génétiques marines, ou encore les impacts environnementaux de l’exploitation des océans.
Dans ce contexte il est donc urgent d’avancer sur la plan de la connaissance, pour ensuite avoir la meilleure gouvernance possible. Cela concerne notamment les grands fonds sous-marins. Le président de la République, Emmanuel Macron, avait déjà annoncé des investissements importants dans le cadre du plan France 2030. « On a dans France 2030 plusieurs projets de connaissances, en particulier sur l’exploration des grands fonds marins », a dit Emmanuel Macron à Brest. « On ne peut pas protéger ce que l’on ne connaît pas et donc j'assume totalement de lancer des grandes missions d'exploration des fonds marins. On va continuer de financer des grandes missions d'exploration scientifiques pour mieux connaître. »
C’est notamment à Brest qu’est basé l’Institut française de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), ainsi que le Service hydrographique et océanographique de la Marine, deux structures qui travaillent sur cette connaissance des grands fonds et de la haute mer. Des travaux nécessaires pour la communauté internationale. Ce qu’a également expliqué Audrey Azoulay, la directrice générale de l’UNESCO : « Il y a une très grande et belle tradition à l'Unesco de coopération scientifique sur les océans depuis les années 60 avec la Commission océanographique intergouvernementale qui pilote pour les années qui viennent la Décennie des Nations Unies pour les sciences océanographiques. Aujourd’hui nous ne connaissons que 20% de la carte des fonds sous-marins et nous prenons ensemble cet engagement de passer à 80 % d'ici 2030 de connaissances de la carte des fonds sous-marins ! »
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