Lundi 21 mars 2022, une trentaine de tracteurs ont mené une opération escargot à Angers. Une action des entreprises de travaux agricoles pour protester contre la hausse du gazole non-routier (GNR), qui a plus que doublé en un an.
Lundi 21 mars, vous avez peut-être croisé un cortège de tracteurs à Angers. Des patrons d'entreprises de travaux agricoles ont mené une opération escargot pour protester contre la hausse du gazole non-routier (GNR).
Après s’être rassemblés devant l’Espace Anjou le matin vers 10 h, ils sont partis en direction de la préfecture vers 14 h. Le cortège a emprunté les autoroutes A11 et A87 ainsi que le boulevard du Roi-René, provoquant des ralentissements jusqu'en début de soirée.
Lundi matin, il fallait donc slalomer entre les tracteurs stationnés sur la route pour accéder à l’Espace Anjou. Au milieu du rond-point, une cinquantaine de manifestants étaient réunis pour dénoncer la hausse du GNR, le carburant qu’ils mettent dans leurs engins. Il a augmenté de 130 % en un an, passant de 65 centimes à 1,50 euro hors taxe.
« Cette grosse machine derrière moi, c’est une ensileuse, montre Fabien Cadeau, le président de leur syndicat. Elle consomme 100 litres à l’heure, sur une journée de 8 heures c’est 800 litres, soit 1200 euros la journée rien qu’en consommation de carburant, contre 500 ou 600 euros l’année dernière. »
Il réclame que le prix du GNR soit plafonné à 80 centimes le litre, mais aussi que la TICPE, la taxe sur le carburant, leur soit remboursée par l’Etat plus rapidement. « J’ai été remboursée pour l’année 2018 en décembre 2021, et là j'attends toujours ma taxe de 2019 », se lamente Martine Gendron, qui dirige l'entreprise du même nom à La Daguenière.
« Ca arrive toujours deux à trois ans après, constate-t-elle. Si on était payés tout de suite, ça nous permettrait d’être plus à l’aise pour payer nos salariés et nos charges. » Rien que pour 2019, l’Etat lui doit ainsi 80 000 euros. « En plus du GNR, il y a aussi le prix des pièces détachées pour les machines qui augmente », ajoute-t-elle.
Si la situation ne s'améliore pas, Fabien Cadeau se dit inquiet pour les moissons. « En juillet, on n'aura peut-être plus assez de trésorerie pour remplir les cuves et pour faire la moisson, augure-t-il. Si le blé n’est pas récolté, il n’y aura pas de pain, sans orge, plus de bière, sans colza, plus d’huile, et on ne pourra plus faire cuire les frites. C'est une chaîne sans fin ! »
Le Maine-et-Loire compte 120 "entreprises des territoires", qui emploient près de 1 800 personnes. Elles interviennent dans les fermes pour des travaux ponctuels comme les semis, l’épandage, les moissons ou encore l’ensilage.
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