Un débarquement à Sète et à Frontignan
Le front de mer sétois et frontignanais a été ce week-end le théâtre d’événements pour le moins impressionnants : un débarquement militaire. De nombreux soldats ainsi que des bâtiments de la marine nationale étaient mobilisés, tout comme des appareils de l’armée de l’air : hélicoptères et drones inclus. Cette opération militaire survient en même temps le
déploiement au-dessus Castres de centaines de parachutistes samedi 25 février. Dans le climat géopolitique actuel marqué par l’invasion russe en Ukraine, tout cela a de quoi surprendre. Et pourtant, tout cela s’inscrit dans un exercice militaire de grande ampleur, qui se déroule du 25 février au 11 mars dans la région, avant de se poursuivre jusqu’au mois de mai dans le nord
du pays. Cette opération en 4 phases a pour nom ORION23 (Opération de grande envergure pour des armées Résilientes Interopérables Orientées vers le combat de haute intensité et Novatrices). 14 départements du Sud sont concernés par cette phase, dont l’Hérault.
Un exercice grandeur nature
Concrètement, les armées de l’air, la marine nationale et l’armée de terre ainsi que d’autres structures affiliées à la défense nationale mais aussi des partenaires étrangers se sont unis pour mettre en place cette véritable « fausse » opération militaire, qui se prépare depuis 2020 et qui s’apparente à un jeu de rôle scénarisé avec une visée pourtant tout à fait sérieuse et pragmatique. Les 7000 militaires mobilisés sur cette deuxième phase de l’opération ORION23 simulaient un débarquement dans le sud d’un pays fictif, l’Arnland. Ce dernier est aux mains de la milice Tantale, agissant sous les ordres de l’Etat Mercure, qui a déjà envahi le nord du pays. ORION23 doit donc rétablir la sécurité à Arnland. Si le synopsis semble assez simpliste, les manœuvres effectuées par les militaires ne le sont pas. Il s’agit pour les forces
de défense, de mener une opération militaire de très grande ampleur dans un cadre réaliste, sur différents milieux (terre, mer et même espace – « 5000 objets spatiaux » sont ainsi mobilisés) en rassemblant différents corps d’armée. En outre, ORION23 se déploie sur différents champs de bataille puisque la dimension numérique de la guerre est également incluse. Cette deuxième phase méridionale est la première phase à se dérouler sur le terrain, la première était une phase de préparation logistique. Lors des phases suivantes, les belligérants s’affronteront lors de combats terrestres. En tout, plus de 25 000 militaires sont concernés par ces exercices, 100 drones, 40 hélicoptères et 30 bâtiments navals dont rien de moins que le porte-avion Charles de Gaulle. Tout au long de ces semaines, les militaires auront l’occasion de pratiquer des manœuvres de grandes ampleurs dans un contexte de guerre, comme un débarquement amphibie, ou des combats au sol.
Préparer les armées à d’éventuelles opérations de grandes envergures.
Pour l’armée, ORION23 vise à évaluer les capacités tactiques et matérielles de ses forces de combats en cas de conflits de grande ampleur, voire à les renforcer et la dimension « totale » de cet entraînement qui se répartit au cœur des territoires permet d’avoir une vision globale du niveau de préparation des différents corps d’armées mobilisées. A l’heure ou le conflit en Ukraine est dans tous les esprits, ce genre d’exercice de très grande ampleur (dont les coûts s’élèvent à 35 millions d’euros) est l’occasion pour les armées et le gouvernement d’ajuster les moyens, humains, financiers et matériels à des besoins grandissants et mouvants.
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