Il n'y avait plus de structure de ce type depuis 2012 dans le Cher. L'Unité Médico Judiciaire va permettre une meilleure prise en charge des victimes de violences.
L'unité médico-judicaire de Bourges a été inaugurée vendredi 15 octobre sur le site du Château des Gadeaux, juste à côté de l'hôpital de Bourges. Cette unité devrait faciliter la vie des victimes dans leur dépôt de plainte, car désormais elles peuvent être examinées sur place : des professionnels évaluent leur état et délivrent un certificat médical.
Infirmier, psychologue, médecin, toutes les violences seront prises en charge : « Les accidentés de la route, les violences conjugales, les agressions sexuelles, les phénomènes de harcèlement, y compris le harcèlement scolaire », détaille Alexandre Olive-Daem, médecin légiste et praticien hospitalier. « Du moment qu'il y a eu un dépôt de plainte et que les enquêteurs de police ou de gendarmerie ont la nécessité d'une évaluation médicale, et de la fixation de quelque chose qui est très important pour le juge : l'incapacité totale de travail (ITT), qui va permettre de qualifier les faits. »
Depuis presque 10 ans, le département ne comptait plus d'unité médico-judiciaire. La réouverture d'une telle unité « ça change tout ! » se réjouit Marie-Christine Tarrare, la procureure générale de la Cour d'Appel de Bourges. « Il y a un lieu identifié, disponible pour les victimes où elles pourront être orientées pour avoir cet examen médical. C'est également un lieu pour les enquêteurs, où ils savent qu'ils pourront orienter les gardés à vue. »
Il a pu arriver que certaines victimes, ne pouvant pas parvenir à avoir un rendez-vous avec un médecin en cabinet pour pouvoir avoir ce certificat, ne déposent pas plainte.
Ces dernières années, les certificats médicaux étaient réalisés aux urgences ou par les médecins libéraux du territoire, voire à l'institut médico-légal de Tours (où les autopsies seront toujours réalisées). Conséquence : une procédure qui pouvait devenir beaucoup plus compliquée pour les victimes, voire pire : « Il a pu arriver que certaines victimes, ne pouvant pas parvenir à avoir un rendez-vous avec un médecin en cabinet pour pouvoir avoir ce certificat, ne déposent pas plainte et ne soient pas entendues dans leurs souffrances ou leurs difficultés », confie Marie-Christine Tarrare. La procureure ajoute : « Il y a pu avoir des procédures pénales qui ont été mises en difficultés par des certificats médiaux mal rédigés ou insuffisamment précis et complets. »
640 000 euros ont été alloués par le Ministère de la justice pour faire fonctionner la structure. Un pavillon des victimes devrait ouvrir ses portes prochainement, destiné notamment aux mineurs.
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