On ne présente plus Patrick Chêne. Journaliste, il a pendant longtemps animé l’émission Stade 2. Stade 2, le titre de son dernier livre, c’est également une référence au cancer que le journaliste a contracté en 2017. Dans ce livre, écrit avec son urologue, Patrick Chêne livre un vibrant plaidoyer en faveur de l’hôpital public. "Cela m’a bouleversé que je rencontrai autant de bienveillance, de gens exceptionnels, et que ces gens étaient plein de souffrance car comme dans certains secteurs de notre économie, l’hôpital public est géré avec des tableaux Excel" explique-t-il.
"Je n’aurai pas écrit un livre pour raconter mes malheurs, fussent-ils important comme ils l’ont été. Mais lorsqu’on est Patrick Chêne, on a un accès aux soins plus faciles. On passe un coup de fil, on a un numéro en quelques heures et le lendemain on voit un urologue. Ça c’est vrai. Ensuite, il n’y a aucune différence. Quand vous rentrez dans le système de soin en France, il prend tout le monde en charge de la même manière, qu’il ait payé un euro de cotisation ou 10.000 euros de cotisation. En revanche, il est plus facile d’avoir accès aux soins lorsque vous êtes connus. Et c’est un problème important" ajoute-t-il.
A propos de l’image renvoyée par l’hôpital en France, le journaliste précise que "la bienveillance dont font preuve les soignants, il faut leur rendre. Il ne faut pas tout le temps se plaindre, comme on est spécialiste dans notre pays, mais il faut aussi se dire que l’on a assez de soucis quand on est malade pour se retrouver dans des locaux vétustes. Vous avez des hôpitaux d’une vétusté à Paris, c’est inouï". Ce livre est également l’occasion pour Patrick Chêne de rendre hommage à tout le personnel médical.
Patrick Chêne avait sans doute les moyens de soigner son cancer dans le privé. Il a choisi le public, qu’il défend. "C’est un joyau formidable dont les Français ne se rendent pas compte de la valeur. Et quand on ne se rend pas compte de la valeur d’une chose, on ne la défend pas assez. Ce qui en fait la valeur, c’est son personnel, et puis une expertise exceptionnelle. Notre système et la qualité de nos soignants nous sont enviés dans le monde entier" ajoute-t-il.
Le journaliste livre un plaidoyer pour l’hôpital public, mais il n’est en rien naïf. Cet hôpital est en souffrance. "J’ai entendu Emmanuel Macron. Il a bien compris la problématique. Il a dit que l’organisation n’était pas bonne, et que ce sont les patients et les soignants qui en souffrent. Lorsqu’on a dit ça, on a tout compris" précise Patrick Chêne.
Dans son livre, ce dernier livre enfin quelques réflexions sur la "gratuité" des soins, notamment pour les plus riches. Évidemment, il s’agit d’une fausse gratuité car il existe les cotisations sociales. "Je veux bien que l’on joue sur les mots, que l’on cotise un euro ou plus, vous êtes soignés de la même manière. Quand vous avez été sauvé par l’hôpital public, et que vous n’avez pas sorti votre carte bleue, il n’est pas indécent lorsque l’on a des moyens, de participer" conclut-il.
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