Le 18 mai dernier, après plusieurs rencontres avec le pape François, l’ensemble de l’épiscopat chilien avait présenté sa démission. Un événement inédit qui faisait alors suite à un vaste scandale de pédophilie qui secoue l’Eglise du Chili, depuis des révélations il y a plusieurs mois. Restait alors à savoir quelle réponse donnerait le Saint Père à cette démission collective.
Le 17 mai dernier, le pape François avait évoqué des changements à court, moyen et long terme au sein de l’épiscopat chilien, sans donner plus de précisions. Interrogé sur RCF en mai dernier, le père Pierre de Charentenay, spécialiste de l’Amérique latine, expliquait alors que "c’est tout à fait dans la suite de la logique de vérité que le pape veut dans ce domaine. […] La conclusion est tout à fait logique dans cette volonté d’aller jusqu’au bout".
Lundi 11 juin, le souverain pontife a finalement accepté la démission de trois prélats chiliens, dont Mgr Juan Barros. Lors de son dernier voyage au Chilie, le pape François avait suscité la controverse en défendant avec force cet évêque, soupçonné d’avoir couverts plusieurs actes de pédophilie dans son diocèse. Le souverain pontife semble aujourd’hui effectuer une marche arrière sur le sujet.
Cette soudaine décision du pape François peut sans doute trouver une explication dans la lecture des 2.300 pages d’enquête réalisée par deux envoyés spéciaux du Vatican. Ce rapport avait été commandé par le pape François, qui avait alors souhaité faire la lumière sur tout le scandale de pédophilie au Chili. En avril dernier, à la lecture du rapport, le Saint Père avait alors déclaré avoir commis de "graves erreurs" d’appréciation.
En France aussi, l'Eglise continue de faire le ménage, en n'hésitant plus à dénoncer les actes de certains de ses membres. Pour Mgr Luc Crépy, évêque du Puy-en-Velay, "l’Eglise ose aujourd’hui regarder en face ce qui s’est passé, dénoncer ce qui s’est passé. Mais aussi oser une parole sans doute un peu nouvelle pour dire comment nous pouvons parler d’un thème qui paraît parfois un peu désuet, qui parfois est mal compris : la chasteté. Comment dans notre société nous cherchons à mettre en place la juste distance entre les personnes. Avoir une relation entre un enfant et un adulte, où l’enfant a confiance, et où le regard de l’adulte sur l’enfant est un regard éducateur".
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