Voilà un bien joli mot, évidemment d’une grande force religieuse, mais qui parfois interrogent les enfants quant à l’orthographe quand on ne leur explique pas l’origine du mot. Ils nous demandent parfois à notre grand étonnement, si on met un trait d’union à pentecôte. D’où la nécessité de rappeler l’origine du mot...
Je dois avouer que moi le premier, cette question cette idée d’un trait d’union dans le mot pentecôte ne m’était jamais venue à l’esprit, surtout si en plus l’enfant vous dit que c’est logique qu’il y en ait un puisque c’est le saint Esprit qui fait le lien, le trait d’union, entre le ciel et les apôtres. Et de l’écrire en bonne logique enfantine comme une pente, celle qui monte ou qui descend, suivie d’un trait d’union avec finalement son presque synonyme, la côte qui monte ou descend. Alors, il est bon de revenir à ses fondamentaux comme on dit aujourd’hui, avec la lecture de la définition du mot pentecôte par les Académiciens dans la toute première édition en 1694, pentecôte étant à l’époque orthographiée c o s t e. Voici la définition : « Feste que l’Elise célèbre en mémoire de la descente du S. Esprit, ainsi appelée d’un mot grec qui signifie le cinquantième, parce qu’on la célèbre le cinquantième jour d’après Pasques, en y comprenant celui de Pasques » Et si l’on consulte, ur Internet, la toute dernière édition du Dictionnaire de l’Académie, gratuitement, on a droit à l’étymologie donnée en tête d’article, rappelant l’entrée du mot en français au « Xe siècle », « Issu par l’intermédiaire du latin chrétien pentecoste, du grec pentêkostê hêmera », hêmera, jour, et pentêkôsté, cinquantième. » Et au XVIIe s., l’Académie donnait un exemple qui peut aujourd’hui étonner : « Je vous payeray à la Pentecôste », c’était en effet la tradition de payer ses dettes à cette date. Il y a aussi quelques proverbes oubliés usant du mot pentecôte.
Avec plaisir. En fait pas encoer vraiment de fruits à la Pentecôte, d’où « Entre Pâque et Pentecôte, Le dessert …est une croûte ». Pas de fruits en effet sauf des cerises d’où ce dicton du Languedoc : « À la pentecoste Le pâtre contre le cerisier Goûte d’une cerise et d’une croûte ». Bon, je crois que je vais sans oublier le Pentecôte, laisser la croûte et me laisser tenter par les cerises.
Jean Pruvost, lexicologue passionné et passionnant vous entraîne chaque matin dans l'histoire mouvementée d'un simple mot !
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