Ces derniers mois, les religions ont fait la une de l'actualité à plusieurs reprises. Entre la montée de l'islamisme, les affaires de pédophilie au sein de l'Eglise, les questions sociétales, le religieux est revenu à plusieurs reprises sur le devant de la scène. De nouvelles frontières de l'information religieuse se dessinent, entraînant les médias généralistes à s'intéresser à ces questions et les médias confessionnels à se positionner.
Un sujet débattu depuis mercredi 25 janvier aux 21èmes Journées François de Sales, qui se tiennent pendant trois jours à Annecy. Des rencontres à l'intention des professionnels et observateurs des médias, organisées par la fédération des médias catholiques. Mercredi soir, pour l'ouverture de ces journées, Mgr Federico Lombardi est venu témoigner de ses dix années passées à la tete du Bureau de presse du Vatican entre 2006 et 2016.
"Pour être précis, j’ai travaillé vingt cinq ans dans la communication du Vatican. J’ai commencé à Radio Vatican et les dernières dix années, en tant que directeur de la salle de presse. Mais une grande partie de mes voyages avec le pape se sont déroulés avant de devenir directeur de la salle de presse. Ce fut une expérience variée" explique-t-il.
"Je retiens une chose fondamentale : j’étais au service des papes, qui sont le serviteur de l’Eglise et de l’humanité. Je me considère comme serviteur du serviteur. C’était vraiment l’attitude dans laquelle j’ai essayé de vivre, en m’adaptant aux attitudes de ces différents papes, pour communiquer cela aux journalistes. J’ai vécu ça profondément. Et je considère cela comme un privilège d’avoir pu servir ces personnes, qui sont un don de Dieu pour l’Eglise" ajoute le père Lombardi
Evoquant son travail aux côtés de Benoît XVI, le père Lombardi raconte que ce pape "avait travaillé durant tout le pontificat de Jean-Paul II comme préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi. Dans ce sens, il y a eu une véritable continuité dans les deux pontificats. Et je pense qu’il a été élu pour cela, en tant que personne de continuité. L’impression que je garde, de Benoît XVI, c’est une admiration pour sa synthèse de culture, de théologie, de foi et de spiritualité. L’autre chose que je retiens, c’est la sincérité avec laquelle il a pris sur soi les fautes et les limites de l’Eglise, en particulier dans la crise des abus sexuels. Dans ce sens, je l’admire beaucoup".
Après Benoît, le monde a découvert François. "C’était une surprise totale. J’étais absolument sans mot » témoigne le père Lombardi, qui explique cependant, concernant l’engouement que suscite le pape actuel, « qu’être directeur de la salle de presse ne veut pas dire être protagoniste de la communication du pape".
Le père Federico Lombardi conclut en revenant sur les expériences les plus douloureuses de son ministère. "L’expérience la plus douloureuse que j’ai eu à géré fut la crise des abus sexuels, mais j’ai vécu cela en syntonie avec le pape comme expérience de purification, de douleur, et de communication d’une attitude crédible d’humilité de l’Eglise" conclut-il.
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