Pendant le confinement, impossible de se préparer à passer le permis conduire en se trouvant dans une auto-école, et voici donc maintenant les auto-écoles engorgées tant il y a du retard pour passer le permis de conduire, un permis dont beaucoup ont besoin soit pour leur travail, soit même pour les vacances… Quand on y réfléchit, c’est un drôle de mot, c’est comme si je disais : vous avez l’autorisé, parce que permis au départ c’est un participe passé. Une histoire donc à radiographier…
Il faut déjà se souvenir que la première automobile de série, qui était d’ailleurs américaine, ne date que de 1901 et que bien sûr le célèbre fardier à vapeur de Cugnot, conçu qu’en 1769 et atteignant la vitesse vertigineuse de 4 km heure avec une autonomie de quinze minutes, n’avait pas vraiment besoin de permis de conduire. En fait, le permis n’est pas si vieux, puisque c’est le 16 août 1889 que Léon Serpollet passe le premier examen de conduite, à dire vrai un certificat de capacité, avec une autorisation de circuler en 1891, et la duchesse d’Uzès sera la première femme française à obtenir ce certificat de capacité, en mai 1898, mais, patatras, en juillet elle attrape la première contravention, bien méritée… pour excès de vitesse supérieur à 20 km/ heure autorisé dans le bois de Boulogne. On ne disait pas encore « permis de conduire », mais certificat de capacité.
De quand date alors ce qu’on appelle le permis de conduire ? Ce terme, une permission donc, le « permis de conduire » apparaît le 31 décembre 1922, assorti d’un âge minimum pour le passer, 18 ans, Il se présente très vite, en rose comme les pages centrales du Petit Larousse, d’où le fait qu’on l’appellera aussi carte rose. Pour les véhicules militaires, la carte est de couleur verte. Enfin, en 2013 arrivait le permis électronique et la carte plastifiée au format carte de crédit. C’est vrai, mais si je dis que j’ai eu « le permis », tout le monde comprend que c’est le permis de conduire, et pas le permis de construire. Et bien sûr, il y en a un qu’on n’est pas pressé d’avoir à son nom, c’est évidemment le… permis d’inhumer. Ah ! non laissez-moi encore conduire un peu. Pas trop vite, d’accord. Ben oui…je tiens à ma peau et à mes points de permis… Est-ce que je peux quand même comme la Duchesse d’Uzès dépasser de 20 km/h
Jean Pruvost, lexicologue passionné et passionnant vous entraîne chaque matin dans l'histoire mouvementée d'un simple mot !
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