Pétition

Mais depuis quand existe ce mot ? Pas depuis l’homme de Cro-Magnon ! On n’en a pas  repéré sur les murs des grottes, mais qui sait…
 

C’EST VRAI QU’IL NOUS SEMBLE COMME CELA QUE C’EST UN MOT MODERNE MAIS APRÈS TOUT, IL EST PEUT-ÊTRE TRÈS ANCIEN…

Ce mot est attesté en ancien française dès le XIIIème siècle, il vient du latin petitio, correspondant au fait de chercher à atteindre quelqu’un, quelque chose, et il prend le sens de "demande, requête" au sens général, dès 1120 en latin, juste avant d’entrer en français. Et ce qui est presque drôle c’est que le mot pétition est à rattacher à la famille étymologique de "panne". Les deux mots pétition et panne ont effectivement pour ancêtre commun un élément indoeuropéen pte, pto, qui signifiait deux choses presque contradictoires : d’un côté s’élancer vers, voler et de l’autre tomber.

Du côté de "tomber" est restée la panne, mais du côté de s’"envoler" est venu ptère, l’aile, qu’on retrouve dans diptère ou hélicoptère, mais aussi avec donc l’idée de chercher à atteindre quelque chose, le mot pétition, et aussi répéter. Dans le fond, une pétition, c’est bien aussi le fait de faire répéter la même demande au plus grand nombre de personnes. Quand le mot apparaît en français, il désigne "une demande, une requête", puis très vite dans la seconde moitié du XIIIème siècle, il prend aussi une valeur juridique, devenant une réclamation faite en justice.

C’est ensuite en 1704, à propos d’une pratique anglaise qu’est attestée la demande individuelle ou collective, signée à plusieurs, adressée au pouvoir public, alors le roi, et cela en vertu d’un droit reconnu. On retrouve ce sens en 1789, avec même dès 1791, le "droit de pétition" évoqué par l’abbé Grégoire. Et on connaît la suite.
 

LE FAIT QUE CE MOT A CORRESPONDU ENSUITE À UNE PROTESTATION COLLECTIVE ET BIEN SÛR INTERNET A RENFORCÉ LE PHÉNOMÈNE...

En effet d’où l’apparition de la pétition en ligne apparue en 2000, avec même des organisations spécialisées dans ce type de pétition. Sans oublier la "pétition de principe" désignant en logique un raisonnement faux, le fait de tenir pour admis ce qu’il s’agit de démontrer.