JavaScript is required

Peut-on renoncer à la vérité ?

RCF,  - Modifié le 20 juin 2018
podcast image par défaut

J’ai passé le bac philo lundi – ou presque. Et dans toutes les séries se trouvait un sujet de dissertation ou un texte sur la vérité. Sur le problème de la vérité. Le bac philo 2018 était tout entier marqué par une inquiétude du vrai.

« Faut-il renoncer à la vérité ? », demandait-on en série L. Si, en effet, nous ne supportons pas le caractère autoritaire de la vérité mais si nous ne parvenons pas davantage à nous contenter du relativisme, que nous reste-t-il, sinon cette inquiétude qui fait vouloir du solide tout en en refusant la contrainte ?

« Toute vérité est-elle définitive ? », s’interrogeait-on pour la série ES. On comprend ici l’inquiétude, car une vérité qui ne serait pas définitive serait-elle encore une vérité ?

« L’expérience peut-elle être trompeuse ? », demandait-on pour les séries technologiques. Il s’agissait là encore d’un sujet sur la vérité, sur la question de savoir où la chercher : dans le vécu ou dans les idées ? Dans la pratique ou dans la théorie ?

Les textes qui étaient soumis au commentaire étaient également des textes sur la vérité. Celui de Schopenhauer, pour la série L, s’interrogeait sur la vérité concernant non pas les faits ou les choses du monde mais concernant ce que nous sommes : la vérité sur nos actes et nos motivations.

Sommes-nous capables d’affronter la vérité sur nous-mêmes ? La réponse de Schopenhauer est sans appel : nous ne voulons pas de la vérité, nous passons au contraire notre temps à nous illusionner sur nous-mêmes, par peur, par ignorance, ou par amour-propre.

Le texte de Montesquieu, pour les séries technologiques, posait la question de la vérité de la démocratie, de son essence, de son principe : la démocratie est-elle la liberté de faire ce qu’on veut, ou bien la liberté de faire ce que les lois autorisent ?

En politique, en société, dans nos vies comme dans nos esprits, notre rapport à la vérité n’est jamais simple, jamais transparent. Nous voulons le vrai, mais refusons ses verdicts. Nous ne voulons pas renoncer à la vérité, mais nous nous plions difficilement à ses exigences. Comme le disait Pascal, l’auteur qu’il fallait absolument citer dans presque tous les sujets de dissertation de cette année, nous sommes à la fois incapables de vérité et incapables d’y renoncer. Incapables de la trouver, mais incapables aussi de ne pas la vouloir. Bon bac 2018. 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.