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Philippe Royer (EDC): "un dirigeant chrétien dépose ses peurs aux pieds de la croix du Christ"

RCF,  - Modifié le 4 mai 2018
En pleines tensions sociales en France, focus sur le nouveau patron des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens, Philippe Royer.
EDCEDC

A l’heure où le climat social se fait pesant, les patrons chrétiens veulent faire entendre leur voix. "Un patron chrétien, c’est un dirigeant rempli d’espérance. On se retrouve tous les mois pour réfléchir, pour partager, pour prier. C’est un dirigeant qui dans un monde en mutation, s’attache à discerner les opportunités là où parfois les gens peuvent être tétanisés par les peurs. Nous sommes dans une mutation numérique, sociétale, technologique. Et dans ce monde en mutation, il y a parfois beaucoup de peur. Et animés de notre fois, nous nous attachons à discerner et à mesurer comment nous pouvons créer dans ce monde. Nous croyons en un monde positif, nous croyons à l’émerveillement, à la création et nous nous attachons à décliner nos valeurs chrétiennes dans notre entreprise pour mener une cohérence entre notre vie personnelle, notre vie professionnelle et notre vie spirituelle" explique Philippe Royer, patron des patrons chrétiens, nouveau président des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (EDC), directeur général du groupe Synergie, et propriétaire de la librairie Corneille, à Laval.
 

"Leader de leader, et serviteur de serviteur"

Ce dernier ajoute qu’un dirigeant chrétien est quelqu’un "qui s’attache à être leader de leader. C’est important car on est dans un monde où il y a de la compétitivité, un besoin d’innovation. Il nous faut assumer pleinement notre rôle de dirigeants. Par contre on se fixe d’être serviteur de serviteur. Cela veut nous dire de prendre en compte le plus fragile. Et c’est plutôt rassurant pour des salariés et des organisations syndicales".

Pour autant, Philippe Royer est catégorique. "Il n’existe pas de management chrétien. On est nourri de la pensée sociale chrétienne. Tout ce qui va être autour de la subsidiarité, de la destination universelle des biens, toutes ces questions transcendent notre vie personnelle et notre vie professionnelle. Cela devient un label qui attire de plus en plus. Dans un monde en quête de sens, les gens recherchent cette unité, cette part de gratuité. Et je pense que notre monde manque de gratuité" lance-t-il.
 

"Aligner les talents en vérité"

Au sein de l’entreprise, cette gratuité peut se traduire de différentes manières. "Cela peut être de prendre du temps pour un salarié qui a des difficultés personnelles, de l’accompagner par un coaching. C’est aussi la part de vérité. C’est la capacité à aligner les talents en vérité. Si on voit un salarié en difficulté dans un poste, on va faire un travail avec lui et un bilan de compétence, pour un repositionnement interne ou externe" précise-t-il.

Comme dans toute entreprise, les questions de rentabilité, de licenciements sont aussi bien présentes. "On a un objectif de rentabilité et de pérennité que l’on assume pleinement mais on l’aborde avec une approche moyen terme. On est persuadé que si on met en adéquation les talents et que l’on libère les énergies, le résultat financier sera la conséquence positive. D’autres patrons vivent de manière humaniste leur poste de dirigeant d’entreprise. Les chrétiens n’ont pas le monopole de cela. Par contre, nous, animés de notre foi, on est amené à vivre cette transcendance" ajoute Philippe Royer.
 

"Le dirigeant chrétien n'est pas tétanisé par ses peurs"

Face aux différents mouvements sociaux qui agitent actuellement la SNCF, Air France, La Poste, Philippe Royer veut dire que "l’on oublie de parler de toutes les entreprises qui ont un dialogue social, et qui ont des relations très positives. Cela n’empêche pas que lorsqu’il y a la négociation annuelle des salaires, il y a des intérêts divergents. Par contre on s’attache toujours à être en vérité. Et une partie de la fonction publique n’a pas voulu être en vérité, et aujourd’hui, il faut gérer cette situation".

Revenant sur sa fonction de dirigeant chrétien, Philippe Royer déclare "être convaincu que Dieu co-crée avec nous tous les jours. Cela change l’œuvre quand on sait que c’est l’œuvre de Dieu. Être dirigeant chrétien c’est avoir des responsabilités. On assume le fait de ne pas être parfait. Par contre on s’attache à être en cohérence, en vérité, d’oser prendre des risques. Le dirigeant chrétien n’est pas tétanisé par ses peurs. Il a la chance de déposer ses peurs aux pieds de la croix du Christ".

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