Pierre Joxe sur la police: "la force publique ce n'est pas la violence"

Un éternel recommencement

 

 
Dans les régimes démocratiques, il arrive que les changements de majorités aient des répercussions très importantes sur le fonctionnement des services. Lors de ses passages place Beauvau, Pierre Joxe a dû accompagner la réhabilitation des moyens des forces de l’ordre.

 

"La police nationale avait abandonné toute politique de formation. La formation continue des policiers est pourtant tout aussi importante que dans d’autres secteurs professionnels, c’est un métier technique avec des bases juridiques importantes. La formation c’est la base de tout" explique-t-il.

 

Paix publique

 

Si en Europe, de nombreuses polices collaborent dans le cadre du programme GODIAC pour imaginer une doctrine adaptée au monde d’aujourd’hui, la France a décidé de prendre le contre-pied.

 

"C’est une erreur d’appréciation qui a fait qu’on a laissé le programme européen GODIAC de côté ! La force publique ce n’est pas la violence, on doit s’inspirer des pays étrangers, on a toujours à apprendre de nos voisins" rappelle l'auteur de "Sécurité intérieure" publié aux éditions Fayard.

 

Des ministres interchangeables

 

Si Pierre Joxe a eu l’opportunité de faire deux passages au ministère de l’Intérieur menant à bien des programmes de modernisations des forces de l’ordre, il regrette la “valse” des ministres qui ne permet pas d’avoir une vision à long terme dans la gestion de la police.

 

“La police, c’est une gestion qui demande du temps, avec des cadres qui en prennent conscience...la chance que j’ai eu c’est d’avoir la possibilité de prendre mon temps”