Les licences de pêche post-Brexit cristallisent les tensions entre la France et le Royaume-Uni. Pour l'eurodéputé et président de la commission Pêche au Parlement européen, Pierre Karleskind, cela fait cinq ans que les pêcheurs ne "savent pas à quelles sauces ils vont être mangés".
Vendredi dernier, le port de St-Malo a été bloqué par des pêcheurs pendant une heure. Ils ont notamment bloqué un cargo de fret qui effectue la liaison Jersey/St-Malo. Une action pour mettre la pression sur les autorités françaises dans le dossier des licences de pêche post-Brexit. Plus de 1 600 bateaux européens les ont obtenues dont plus de 900 pour la France. Environ 150 posent aujourd'hui problème.
Pour ceux qui ne les ont pas obtenu, l'eurodéputé dit comprendre la colère : "je les ai trouvé très patients jusqu'à présent. Il faut louer le sang-froid de nos pêcheurs français. Ils ont été beaucoup plus dignes du flegme britannique que les Britanniques eux-mêmes", explique Pierre Karleskind, président de la commission Pêche au Parlement européen.
Le dossier des licences de pêches post-Brexit est un point de tension parmi tant autres. Selon Pierre Karleskind, "Boris Johnson utilise les pêcheurs" pour peser et renégocier le protocole nord-irlandais. "Il met la pression sur l'Union européenne. Nous nous disons non ! C'est notre assurance vie contre l'entrée sur le marché européen de produits qui ne seraient pas aux normes européennes".
Les pêcheurs et le dossier des licences, c'est pour Pierre Karleskind, "un contre-feu". Les professionnels de la mer en font aujourd'hui les frais.
Pour l'élu, le gouvernement français a utilisé tous les leviers qu'il pouvait sur le volet négociation avec nos voisins d'outre-Manche.
Côté instances européennes, il n'a pas le même regard : "je suis un peu déçu de la réaction tardive de la commission européenne qui a attendu le 2 novembre pour que le vice-président en charge du Brexit, rencontre David Frost (ministre britannique du Brexit)", alors que les licences expiraient le 31 octobre.
Nouvelle échéance, le 10 décembre. La Commission européenne a demandé à Londres de régler la question pour cette date.
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