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Pierre Makyo: "la bande-dessinée est victime de son succès"

RCF,  - Modifié le 26 juin 2021
L'Invité de la MatinalePierre Makyo: la bande-dessinée est victime de son succès
Comme chaque année, le Festival d’Angoulême ouvre ses portes. La grand messe de la bande-dessinée, accueille encore une fois de nombreux auteurs, et fans de petites bulles !
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Le Festival d’Angoulême, c’est la grande foire de la bande-dessinée. Un endroit où chacun, auteur comme lecteur, peut y trouver son compte. Tous les genres sont représentés. Les auteurs s’y pressent chaque année, stars du milieu comme anonymes. Et force est de constater que les fans sont toujours au rendez-vous. Ce festival vient d’ouvrir ses portes, pour son édition 2020.
 

 

"Tout le monde y trouve son compte sauf les auteurs"

"Nous sommes tous éparpillés géographiquement, et c’est le moment où l’on se retrouve, où l’on fait le point sur nos carrières. Il y a un aspect sympathique. C’est bon enfant, plus tranquille, que le cinéma. C’est une famille" explique Pierre Makyo, Scénariste de BD, auteur de "Malaurie, l’appel de Thulé" (éd.Delcourt). L’occasion également de faire un point sur le secteur. Un secteur florissant en 2020, bien que les auteurs éprouvent une certaine lassitude.

"Il y a une sorte de logique qui est inéluctable. La bande-dessinée est victime de son succès. La BD franco-belge, avec des albums en couleur, n’existe qu’en France et en Belgique. Tous les artistes et les auteurs européens veulent venir publier en France. En 15-20 ans, on est passé de 600 albums publiés par an à 6.000. Le gâteau du lectorat est toujours le même, donc les parts sont de plus en plus petites. Et énormément d’auteurs s’appauvrissent. Tout le monde y trouve son compte, sauf les auteurs" ajoute-t-il.
 

La fin d'un âge d'or

Aujourd’hui, faire de la bande-dessinée est bien moins rentable que par le passé. "C’est incomparable. J’ai connu l’âge d’or de la bande-dessinée dans les années 90. À l’époque, quand on faisait une histoire qui faisait 15.000 exemplaires, on se disait que c’était une petite vente. Maintenant, si on fait 5.000 exemplaires, c’est un succès. Et à l’époque, il y avait les revues. On touchait un prix de planche, plus les droits d’auteur à la sortie des albums" précise Pierre Makyo.

Dans un tel contexte, Pierre Makyo ne voit pas bien à quoi va servir "2020, année de la BD". "C’est toujours bien de parler d’un média. C’est bien d’attirer l’attention. Cela risque d’augmenter le lectorat, ce qui fera grossir un peu le gâteau, mais je ne suis pas certain que cela va améliorer la situation des auteurs" conclut-il.

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