JavaScript is required
Partager

Pierre Mathiot: "l’ancien bac n’était pas égalitaire"

RCF,  - Modifié le 24 juin 2021
L'Invité de la MatinalePierre Mathiot: l’ancien bac n’était pas égalitaire
Depuis le 20 janvier dernier, les élèves de 1ère planchent sur les nouvelles épreuves communes de contrôle continu, pour le baccalauréat.
podcast image par défaut

Ces épreuves compteront, dans la nouvelle version de cet examen, pour 30% de la note finale. Dans certains établissements, ces examens ont été perturbés, voire annulés. La mise en place du nouveau bac se fait dans la douleur. Cette nouvelle version du baccalauréat n’en finit pas de susciter la colère de certains professeurs, et l’inquiétude des familles.
 

Une ambigüité sur la question du contrôle continu

Cette réforme, on la doit en partie à Pierre Mathiot. Le directeur de Sciences Po Lille est l’un des instigateurs de cette nouvelle version du bac. Il y a deux ans, il remettait au ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, un rapport intitulé "Un nouveau baccalauréat pour construire le lycée des possibles". C’est donc ce rapport qui a inspiré la réforme de l’examen.

"Une partie des élèves a passé les épreuves, dans des conditions que l’on qualifiera de variables. Ils les ont passées. Il reste une partie des élèves qui doivent les passer, ou les repasser quand ces épreuves ont été empêchées, ou reportées par les proviseurs. Il va de soi que passer les premières épreuves dans un contexte de perturbations diverses et variées n’est pas l’idéal pour se lancer dans ce nouveau bac, bien sûr" explique-t-il.

Pour ce dernier, "il reste une certaine ambigüité sur la notion de contrôle continu. Quand on parle de contrôle continu avec un enseignant, ce n’est pas ce qui se passe là. Normalement, le contrôle continu ce sont des devoirs sur table officiels qui se passent dans le cadre de la classe, quelque chose de facile à organiser. Or le ministre a souhaité mettre en place des épreuves nationales, à la demande de certaines organisations syndicales. Les mêmes organisations syndicales qui expliquent aujourd’hui que c’est trop lourd à organiser" ajoute Pierre Mathiot.
 

Une réforme ambitieuse et politique

L’une des questions que les parents d’élève et les professeurs soulèvent aujourd’hui, c’est la question de l’égalité. Ce diplôme du bac aura-t-il la même valeur en fonction des lycées sachant que 40% de la note du bac dépend de ce contrôle continu ? "Le bac dont on est en train de sortir n’était pas égalitaire. Par ailleurs, presqu’aucune des notes de cet ancien bac ne comptaient pour l’admission dans l’enseignement supérieur. Enfin, il y a des critères qui garantissent le côté national du nouveau bac : une banque nationale de sujets, l’anonymat des copies corrigées par les professeurs, et l’harmonisation académique des notes obtenues par les élèves pour tenir compte d’un différentiel de notation" plaide le directeur de Sciences Po Lille.

Ce dernier rappelle que cette réforme est une réforme "systémique". "Le ministre a souhaité une réforme ambitieuse. Elle est tellement profonde et elle modifie tellement les pratiques et le système qu’elle s’accompagne d’un certain nombre de dysfonctionnements, de points qu’il faut ajuster et préciser. C’est une partie du travail que j’essaie de mener actuellement au sein du Comité de suivi de la réforme" lance-t-il.

Néanmoins, avec ces problèmes, vient la question du calendrier. N’est-on pas allé un peu trop vite en besogne ? "Joker", répond Pierre Mathiot. "Nous avions des consignes présidentielles. En même temps, parfois, en France, quand on prend trop de temps pour faire une réforme, elle ne se fait jamais. C’est de la stratégie politique. Maintenant les choses sont lancées, et on essaie maintenant de tenir compte des difficultés pour proposer au ministre des ajustements, pour améliorer la réforme dans sa mise en œuvre complète" conclut-il.

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.