C’est un véritable hommage national qui attend Simone Veil à l’occasion de son entrée au Panthéon. Cette femme qui incarna tout au long de sa vie la résistance, la paix, le souci de l’autre et l’idéal des pères de l’Europe entrera donc avec son mari au Panthéon, dimanche 1er juillet prochain au cours d’une cérémonie solennelle.
"C’est la volonté exprimée par la République de distinguer des Français remarquables qui par leur action politique ou sociale, ont haussé l’image de la France par cet engagement. Il y a pas mal de monde au Panthéon maintenant. C’est une tradition ancienne qui a été un peu réactivée récemment, avec une volonté de féminiser le Panthéon" explique Pierre Mathiot, professeur à l’IEP de Lille.
"Si on regarde son parcours il y a bien sûr le fait qu’elle soit une rescapée de la déportation. Il ne faut jamais l’oublier. Ensuite il y a la carrière politique, avec la loi de 1975 sur le droit à l’avortement. C’était la première femme ministre en France depuis 1947. C’est quelqu’un du centre droit sur l’échiquier politique mais qui a été très fortement soutenue par la gauche pour la loi sur l’avortement. Sur son engagement européen, elle transcendait également le clivage droite-gauche. Elle a toujours été au-dessus des querelles partisanes" ajoute le politologue.
"Au moment où Emmanuel Macron a choisi que Simone Veil entrerait au Panthéon, la question de son positionnement européen se posait moins qu’aujourd’hui. Il se trouve qu’un an après, on est dans un contexte de très fortes tensions sur l’avenir de l’Europe. Et il est probable que le président de la République va plutôt insister dans son discours dimanche sur Simone Veil l’européenne, parce qu’il s’agit de sortir aujourd’hui d’une crise qui aurait désolé Simone Veil" précise Pierre Mathiot.
"D’abord la modération politique, le respect de l’adversaire et du concurrent politique, une certaine rectitude morale dans son rapport à l’exercice du pouvoir, le courage et puis un engagement pro-européen dès le début qui a perduré jusqu’à la fin de sa carrière politique" conclut-il.
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