Après les bombes, l'offensive terrestre. Les forces syriennes, épaulées par des milices iraniennes, irakiennes et du Hezbollah, ont lancé une attaque au sol, dans le secteur est d'Alep, détenu par la rébellion.
Une semaine après une trêve censée permettre une reprise des négociations, l’offensive sur Alep s’explique encore assez mal. "Malheureusement il y a lieu de penser que les Occidentaux avaient voulu cette trêve, mais du point de vue russe et syrien, il s’agissait plutôt d’une tactique pour repousser l’offensive avec l’idée et la détermination absolue de reprendre les quartiers d’Alep aux mains de la rébellion" explique Pierre Vermeren.
Si jamais les forces russes et leurs alliés reprenaient Alep, "la totalité des grandes villes du pays seront sous leur contrôle, à l’exception de quelques rares villes situées dans l’Est de la Syrie. Ce serait symboliquement un objectif très fort, qui voudrait dire que le régime a presque repris son pays" ajoute ce spécialiste du monde arabe.
"Pour les Russes, le camp est très clair, il est choisi depuis longtemps. Cette union est extrêmement solide et en dépit de la position diplomatique russe, la Russie roule clairement pour le régime syrien" analyse Pierre Vermeren quant à la position, qui peut parfois paraître ambiguë, de Moscou sur la question syrienne.
De leur côté, les Etats-Unis et la France peuvent difficilement peser. Exprimer une position "à la tribune de l’ONU est une chose, mais les Occidentaux ont de fait abandonné le terrain. Ils font la guerre de manière exclusive contre Daech dans l’Est du pays. Sur le terrain, les Russes sont les seuls acteurs étrangers" précise cet historien.
Chaque matin, Pierre-Hugues Dubois reçoit une personnalité au cœur de l’actualité nationale ou internationale. Décryptage singulier de notre monde et de ses enjeux, mais aussi découverte d’un parcours, d’un engagement. Au cœur de la grande session d’information du matin, une rencontre quotidienne pour prendre de la hauteur avec bienveillance et pour donner du sens à l’information.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !