Largement spontané au départ, et du fait de la base, le mouvement de colère des policiers a surpris le gouvernement et les Français depuis deux semaines. Plusieurs manifestations, organisées de nuit, ont été observées dans les principales villes de France. Des démonstrations durant lesquelles les policiers ont fait part de leurs nombreux griefs : manque de moyens et de personnel, sentiment d'abandon par leurs chefs, hausse de la violence à leur encontre.
Les Français soutiennent en très grande majorité leur exaspération. Il faut dire que le ras-le-bol est grand, il ne date d'ailleurs pas d'hier, et les demandes sont nombreuses. Le gouvernement a tenté d’y répondre cette semaine, avec plusieurs annonces. Ce plan, de 250 millions d’euros, doit tenter de répondre aux revendications des forces de l’ordre.
Le gouvernement veut frapper fort, et souhaite ainsi répondre à plusieurs demandes, notamment celle sur l’élargissement des conditions de la légitime défense, l’augmentation de la peine pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique, le renforcement de l’anonymat pour les policiers au cours des procédures.
A cela s’ajoute la formation de 4 600 policiers en 2017, la distribution de 21 700 gilets porte-plaques, 20 000 gilets pare-balles, 8 000 casques, 4 730 boucliers balistiques, 440 fusils d’assaut HK G36 et 5 500 « armes modernes, nouvelles, compactes et maniables », sans oublier 3 080 véhicules neufs. Nous verrons comment son plan de sécurité publique a été accueilli et nous décrypterons surtout les raisons profondes de leur malaise.
Officiellement, mercredi 26 octobre au soir il n'y avait plus aucun migrant dans la jungle de Calais. L’ensemble de ses occupants, près de 6 000 personnes, auraient été relogées dans des structures d’accueil à travers le pays. Depuis le 27 octobre, les bulldozers ont commencé leur travail de démolition. Est-ce pour autant la fin de Calais? Beaucoup d'observateurs en doutent encore.
Tout cela s’est déroulé sous le regard des journalistes venus en masse filmer l’évacuation. Ils ont diffusé des images assez fortes sur les réseaux sociaux. Mais d’autres migrants continuent à arriver en Calaisis pour tenter la traversée vers l’Angleterre. Elise Le Mer, journaliste à RCF Nord de France, nous racontera comment s’est déroulé ce démantèlement et de quelle manière la situation pourrait évoluer.
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