Actuellement à Rome, où il doit rencontrer le pape ce jeudi, Mgr Georges Pontier est revenu dans une interview accordée à La Croix sur la manière, parfois critiquée, dont les évêques se sont ou non positionnés par rapport au Front National et à Emmanuel Macron. Le président de la Conférence des évêques de France évoque aussi le défi du nouveau président, à savoir rassembler les Français et écouter les plus faibles.
Mgr Pontier reconnait notamment que la campagne a été violente du début à la fin, semant des germes de division. Il rappelle que dès juin 2016 puis en octobre, les évêques ont publié des textes donnant des repères précis pour lire les programmes des candidats et rappelant la nécessité de recréer un contrat social entre les Français. Faisant le constat qu’il n’y a pas un vote catholique mais un vote des catholiques, le président de la Conférence épiscopale explique qu’il y a eu une approche assez consensuelle sur le fait, moins lisible mais plus exigeante, de donner des points de repère.
Il répète ainsi que ce n’est pas à l’Église de donner des consignes de vote. Pour lui, son rôle est plutôt de former, à partir de l’enseignement social de l’Église, la conscience politique des catholiques sur la chose publique. Sur la prudence supposée de l’Eglise, Mgr Pontier répond que celle-ci n’a pas peur de s’exprimer lorsqu’elle l’estime nécessaire. "Quand nous parlons de l’accueil des migrants, nous savons que nous heurtons la sensibilité d’un certain nombre de catholiques. Mais nous le faisons. Quand nous insistons sur la défense de la vie, nous savons aussi que nous offensons la sensibilité d’autres catholiques. Mais nous le faisons" explique-t-il notamment.
Sur le président Macron, Mgr Pontier dit attendre qu’il se souvienne sans arrêt qu’il est le président de tous les Français et qu’il travaille à la cohésion et à la réconciliation, qu’il soit à l’écoute des plus faibles et qu’il ne s’enlise pas dans des débats de société qui ont contribué à la division du pays. Enfin par rapport aux législatives, le président des évêques de France, sans préjuger des résultats de ces élections, estime qu’on ne peut pas avoir comme seul but de compliquer la vie du nouveau président.
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