Quand on regarde les chiffres, il y a de quoi s’inquiéter. 400 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année. Environ 100 millions finissent dans la nature dont 8 à 10 millions de tonnes dans les océans. C'est la Méditerranée qui est la mer la plus touchée. Si on n’agit pas, en 2030, le nombre de plastiques dans la mer aura doublé. Un pollution qui on le sait a non seulement un impact pour l’environnement mais aussi pour la santé humaine. C’est ce que nous rappelle la navigatrice Isabelle Autissier, présidente de l’ONG WWF.
A ce jour, plus de 270 espèces ont été victimes d'enchevêtrement et plus de 240 ont ingéré du plastique. S’il est urgent de limiter la production de plastique, il faut aussi penser aussi le cas échéant au recyclage. La France fait partie des plus gros consommateurs de matières plastiques. Elle est aussi un mauvais élève en matière de recyclage du plastique. puisque seulement 21% des déchets plastiques sont recyclés.
Pour inverser la tendance, l’ONG fait pression sur les industriels. WWF cible notamment les industriels de l’agroalimentaire et les incite à prendre des engagements pour limiter les emballages. L’ONG a d'ailleurs signé, il y a deux semaines, sous l’égide du ministère de l’Environnement, des pactes d’engagement avec onze gros industriels comme Danone ou Carrefour. L’engagement comprend une feuille de route avec des objectifs chiffrés. WWF a bien l’intention d’aller vérifier tous les six mois la bonne réalisation des engagements et à dénoncer les mauvais élèves.
Mais certaines entreprises ont déjà pris des mesures en ce sens. A l'image de Rainett, cette marque de produits d’entretien ménagers qui se positionne comme une marque engagée en faveur de l’écologie. Depuis trois ans, la marque à la grenouille verte a fait le choix de fabriquer tous ses emballages à partir de plastique recyclé. C'est ce qu'explique Benoit Renauld, directeur Général de Werner & Mertz France.
Les mers et océans deviennent des cimetières de plastique mais les déchets plastiques ne finissent pas seulement dans les eaux internationales. On en parle moins mais les sols sont eux-aussi engorgés de déchets. Moins visibles ils sont pourtant tout aussi nuisibles. Direction Crissey, en Saône et Loire, à la rencontre d’une chef d’entreprise. Delphine Chouvet a créé les Valoristes bourguignons, une association qui traite et valorise les déchets qui ne sont pas traités dans la région. Pour cela, elle emploie des personnes en réinsertion. Delphine Chouvet nous en dit plus sur le sens de sa démarche et les produits collectés.
Avant de créer les Valoristes bourguignons, Delphine Chouvet avait travaillé dans la microfinance en Afrique et en Inde, notamment auprès d'une ONG qui oeuvre dans la production d'énergie propre, à partir de déchets collectés par des chiffonniers.
De son côté, le rapport de l’ONG WWF préconise l'élaboration d'un traité mondial pour l'élimination de toute pollution plastique et toute fuite supplémentaire de plastique dans les océans. Il s'appuie sur le succès du protocole de Montréal pour la protection de la couche d’ozone. Isabelle Autissier nous rappelle pourquoi il est urgent d’agir.
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