Situation inédite dans le paysage politique français, les candidats des partis traditionnels - de droite comme de gauche - sont éliminés. Au 2e tour de la présidentielle française Emmanuel Macron (En Marche !) affrontera Marine Le Pen (Front National). "Ce qui est extraordinaire c'est de voir l'arrivée d'un nouveau mouvent créé par quelqu'un inconnu il y a quelques années, analyse Nicolas Tenzer (Président du CERAP Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique) "quelqu'un qui n'a jamais eu de mandat électif et qui réussit à rassembler des gens de gauche et de droite, du centre gauche et du centre droit, et qui parvient à dire que les partis classiques sont dépassés."
Si le candidat d'En Marche ! a évoqué l'Europe dans sa campagne, ça n'est pas la raison principale de son succès, explique Nicolas Tenzer. "C'est une conjonctions de facteurs imprévisibles (...) Il y a un an les candidats plus centraux ont été éliminés. (...) Emmanuel Macron a bénéficié de l'extrémisation des candidats désignés pas les primaires au sein de leurs propres camps." Mais le candidat Macron a aussi bénéficié du discrédit des partis politiques traditionnels. Enfin pour le politologue "la gauche que la droite sont profondément divisées, rappelle le président du CERAP. Entre à gauche, Manuel Valls et Benoît Hamon, et à droite, Alain Juppé et François Fillon, il y a moins de points commun qu'entre les gens de centre gauche et de centre droite qui se retrouvent chez Emmanuel Macron."
Ministre sous la présidence Hollande, Emmanuel Macron n'est peut-être pas autant l'héritier du quinquennat socialiste. Pour Nicolas Tenzer "Il a très vite fait entrendre sa différence alors même qu'il était au gouvernement (...) il n'est pas complétement solidaire de ce quinquennat, il fait figure du Hollande que beaucoup espérait qu'il fut!"
La candidate du Front National obtient de bons scores dans les zones rurales et dans le péri-urbain. "Marine Le Pen a dépassé ses bastions traditionnels, ça n'est pas nouveau." Pour le président du CERAP ces scores ces résultats s'expliquent "Il y a une partie des gens qui ont le sentiment d'être en dehors de la République, de ses valeurs européennes. Le vote de Marine Le Pen traduit un mouvement de panique."
"Aujourd'hui rien n'est fait!" alerte Nicolas Tenzer. Tout dépendra du report des voix des électeurs autres candidats. "Il y a un vrai risque de que Marine Le Pen gagne le second tour. La France sera durablement sanctionnée par ses partenaires, ce sera le début de la fin."
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